Et si Ameenah Gurib-Fakim faisait de Maurice un jardin ? Vu que sa présidence commence par une garden-party demain, autant continuer. Qu’à chacun de ses pas, une plante pousse. Comme dans les dessins animés, où le héros marche et tout le paysage prend des couleurs, les immeubles gris se parent du vert de la végétation, les fleurs poussent plus vite que les centres commerciaux, les arcs-en-ciel zèbrent l’air, les nuages deviennent des calamindas. L’île Maurice version Hayao Miyazaki, avec le château de Réduit dans le ciel. Plus besoin de maire : vous imaginez, Curepipe en version technicolor ? À Quatre-Bornes, la mal nommée, Mme Gurib-Fakim devra courir un marathon ! Ou alors déléguer ses superpouvoirs. C’est là qu’on regrette que le président n’ait pas davantage de prérogatives. Si Maurice entier devenait son laboratoire, les lianes recouvriraient le béton, les plantes carnivores dévoreraient les ordures, les herbes médicinales pallieraient les pénuries et la cherté des médicaments, les jardins occuperaient les enfants, les arbres offriraient leur ombre rafraîchissante où que l’on se promène, la chlorophylle oxygénerait l’atmosphère polluée par les véhicules, les potagers plantés dans toutes les villes permettraient à chacun de se nourrir gratuitement façon «Incredible Edible»… Voilà un modèle dont on n’a pas parlé dans les programmes électoraux des municipales : les «Incroyables comestibles», inspirés de la ville de Todmorden au Royaume-Uni, qui a reconverti ses espaces publics en potagers et vergers accessibles à tous. Art de vivre à échelle humaine, ce modèle de société a ensemencé dans le monde entier (http://incredibleediblenetwork. org.uk/). Ça ne fait pas très «smart cities» tout ça…