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Trans qui peut !
«Je suis transracialiste.» Non, ce n’est pas une énième reprise de «je suis Charlie», mais une déclaration de Rachel Dolezal, une militante américaine blanche qui a fait croire à tout le monde qu’elle était noire et s’inspire de Caitlyn (ex-Bruce) J enner. Au pays de Charlie… Chaplin, ça ne les a pas fait rire. Surtout parce qu’elle a construit sa vie sur de nombreux mensonges. La leader de l’antenne de Washington de la National Association for the Advancement of Colored People a dû démissionner cette semaine. Si, au-delà des postes auxquels cette «usurpation» d’identité a pu lui permettre d’accéder, au regard de la discrimination positive, ce qui embêtait vraiment tout le monde, c’était qu’une blanche veuille être noire ? D’accord, on s’est un peu moqué de Michael Jackson qui a voulu devenir blanc. Mais c’était perçu comme logique, après tant de siècles de domination blanche et de manipulation éhontée de la pensée où l’on associe le blanc au bien et le noir au mal. Il n’y a qu’à voir Blanche Neige ! La pop star illustre le fait qu’en général, ce sont des noirs qui veulent devenir blancs. Avec Rachel Dolezal, tout d’un coup, le schéma s’est inversé. À Maurice, au pays où la crème Fair & Lovely et la poudre beige pâle griment les visages façon plongeon tête la première dans une balle de farine, où l’on se marie encore souvent avec une femme plus claire que soi en espérant que sa lignée décolore, cela devrait nous interpeller. Combien de fois n’avonsnous pas entendu «tifi -la li zoli, li kler» ? Pourrionsnous enfin entendre un jour «tifi -la li zoli, li nwar» ? On en est encore loin, car, question «trans» ici, la tendance dominante est surtout au transfugisme.
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