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Sévices communautaires

11 juillet 2015, 07:42

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Sévices communautaires

Je veux faire des travaux communautaires ! Pourquoi s’embêter à bosser 40 heures par semaine (au moins) soit 160 heures par mois, alors qu’avec les travaux d’intérêt général on peut bosser 180 heures par an ? L’écart entre un an de prison et ces 180 heures de travaux est considérable. De quoi rendre jalouses les fissures de la Ring-Road (déjà pas mal éclipsées par Terre-Rouge–Verdun). Douze mois de prison, c’est du non-stop, enfermé, à côtoyer des criminels, à tourner en rond et à risquer de se faire tabasser ou violer ou les deux. En proportion, 180 heures de travaux communautaires, c’est une année sabbatique à siroter des cocktails dans un hamac, bercé par les alizés. Pourquoi une telle disparité dans la punition ? On comprend mieux maintenant pourquoi cette sentence est si peu appliquée. Et si on rendait les travaux communautaires plus contraignants, pour qu’ils soient davantage une option de condamnation ? Car ils sont utiles. Pour les jeunes par exemple, ils pourraient leur inculquer quelques valeurs civiques et leur éviter de briser leur avenir en passant leur HSC délinquance en prison. Quant à tout ce qu’il est possible de faire… Avec presque 100 institutions éligibles, le champ est aussi vaste que notre propension à salir et à polluer. En super coach des travaux d’intérêt général, je verrais bien Raj Dayal : «Troupes, en avant ! Que plus une boîte de take away ne macule notre beau sable plus très blanc !» On devrait même rajouter un portefeuille à son ministère : de l’Environnement, du développement durable, des travaux communautaires et de la gestion des plages et des catastrophes naturelles. Mais si je veux participer au bientôt mondialement célèbre «R. Dayal Community Service Boot Camp», je dois trouver un délit à commettre. Imprimer une affiche peut-être…