Les supporters de Navin Ramgoolam devraient en tirer des leçons. Leur lion à eux n’a pas connu un millième de l’élan de sympathie qu’a reçu Cecil (à titre posthume, bien sûr). Ce lion a été abattu par un dentiste américain sur le parc de Hwange, au Zimbabwe. Depuis, le tueur est devenu proie. Les internautes se déchaînent par milliers, demandant même à le pendre. Une pétition «Justice for Cecil» a été adressée à Robert Mugabe, président du Zimbabwe, afin de stopper la délivrance de permis de chasse pour les espèces en voie de disparition. Comme si Mugabe en avait quelque chose à carrer des lions ! La vie des humains n’a pas d’importance pour ce dictateur, alors celle des animaux… De ceux-ci, il en fait des festins d’anniversaire, c’est dire ! La seule question qu’il a dû se poser sur Cecil, c’est pourquoi le tueur ne l’a pas mangé. Il est d’ailleurs effarant de voir qu’un lion peut créer un tel soulèvement, alors que des humains, dont des enfants, peuvent mourir par milliers dans le silence, tués par une méchanceté humaine encore plus pernicieuse que celle d’un chasseur en manque de sensations fortes. Pourquoi ne pas se mobiliser ainsi pour rendre infernale la vie d’autres prédateurs, bien plus dangereux pour beaucoup plus de monde ? À commencer par Mugabe, puis tous les autres, qui tiennent des peuples en otage, les musellent ou les massacrent, comme Issayas Afewerki, Bashar El Assad, Kim Jong-Un, Yoweri Kaguta Museveni, Alexandre Loukachenko, Omar el-Bechir (qui a pu se balader tranquille en Afrique du Sud sans risquer aucune flèche ni balle, alors que sa tête est réclamée par la Cour pénale internationale)…