L’opération de délestage est fort probablement déjà appliquée… dans notre dos à tous. Sinon, comment expliquer ces diverses pannes localisées mais fréquentes, surtout dans des régions à forte consommation comme Riche-Terre ? Ne me dites pas que, chez vous à la maison ou sur votre lieu de travail, vous n’avez pas connu de coupures d’électricité fréquentes ces derniers temps ! 

C’est cette situation menaçant le pays que l’express a exposée dans ses éditions du 7 août et du 11 août derniers. Le «rolling black-out» ou si vous préférez, le délestage ou les coupures organisées et momentanées visent à réduire la consommation et maintenir l’équilibre sur le réseau. À aucun moment n’a-t-il été question de black-out, de doomsday ou de scénario de fin de monde. Moins encore «d’entretenir une psychose de black-out». 

Avec les faits secouant notre secteur énergétique (qui ne datent pas du 10 décembre 2014, certes) exposés dans l’express ces derniers jours, on peut au moins se réjouir que la presse indépendante vienne de remporter une bataille. Celle d’avoir attiré l’opinion publique, allant du ministre concerné, au syndicat en passant par l’homme de la rue. 

N’empêche que notre satisfaction ne sera à son comble que si les autorités nous convainquent, solutions concrètes à l’appui, que nous ne ferons pas face à des pénuries électriques durant les prochains mois. Bien évidemment, avec l’apport des entreprises et des citoyens. Au risque de voir la création d’un Délestron mauricien à l’image de l’anti-superhéros ivoirien «qui coupe le courant dans votre vie». Ce personnage détestable, créé par le dessinateur Charles Dadié, a fait le buzz sur les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire, non parce qu’il veut sauver le monde mais parce qu’il terrorise la population en apparaissant à chaque coupure… fréquente de courant.