Armés de leur balyé fatak, de leur brosse coco et de leurs savates dodo, des Mauriciens pur-sang ont décidé, cette semaine, de mettre un sacré coup de pied au culte de la haine. De faire la peau à des illuminés qui voulaient provoquer un incendie communal. Verts de rage, rouges de colère, ils ont enfilé leurs casques jaunes de pompier et ont préféré utiliser de l’encre bleue pour éteindre le feu, pardieu !

Interrogés sur le pourquoi de cette soudaine mobilisation, ils ont déclaré, dans la langue maternelle, qu’il a suffi d’une étincelle pour qu’ils s’embrasent, que leur flamme patriotique soit ravivée.

«Ena ti pé rode gate macaroni. Nou nou anvi kontinyé manz dholl-puri kot Marie, ti puri ek halim kot Salim, gato zinzli kot Madame Veerasamy, cari bouc kot Ah-Moy. Pa vinn faire soy. Pa vinn bave dan mine.»

Pendant ce temps, certains tentent, eux, de faire de la récupération politique. Utilisant ces incidents pour redorer leur blason, se faire passer pour des héros, histoire de faire grimper leur cote de popularité quitte à y laisser une bonne partie de leur crédibilité et rajouter encore des mauvais points à leur CV.

D’autres encore observent un silence religieux, ayant sans doute mieux à faire que de parler d’unité et de fraternité. Des fils à papa trop occupés à tchaker dans des voitures officielles en compagnie de gorilles payés par les contribuables.

Le vieux lion, lui, tente par tous les moyens de se refaire une place au soleil, se croyant toujours fort malgré l’affaire des coffres-forts. À coups de piques et d’excuses, il tente tant bien que mal de se faire bien voir. D’aucuns affirment qu’il s’y prend un peu sur le tard.

Sollicité pour une réaction, le citoyen lambda a affirmé : «Banla bizin aret pran nou pou kouyon. Ar nou non.»