Emirates Airlines a orné deux avions d’animaux sauvages pour lutter contre leur trafic. L’un d’eux s’est posé sur le tarmac de Plaisance jeudi. En voilà une idée géniale pour ce gouvernement ! Peindre les avions d’Air Mauritius pour faire passer des messages. La compagnie nationale d’aviation se ferait payer pour jouer les billboards, ce qui lui permettrait de renflouer ses caisses. Chaque ministre devrait trouver un thème qui lui est cher : Roshi Bhadain pourrait faire dessiner des tas de billets (de Rs 2 000 avec la tête de Ramgoolam père, cela va sans dire) pour lutter contre l’enrichissement illicite (la MBC pourrait au passage continuer sa campagne et peindre des coffresforts débordants de liasses). 

Anerood Jugnauth demanderait à reproduire du gandia, du c’est pas bien, du brown Sugar pour dénoncer le trafic de drogue et Anil Gayan, des fioles de méthadone. Raj Dayal ferait peindre des clébards pouilleux pour sensibiliser au problème des chiens errants. Dan Baboo ferait peindre des livres pour lutter contre l’inculture (et pour se rappeler que ça existe, accessoirement). Mahen Seeruttun ferait réaliser un tableau de chauves-souris s’attaquant à de pauvres arbres fruitiers sans défense. Mais attention, la Mauritius Wildlife Foundation pourrait s’associer à l’United for Wildlife que soutient la compagnie dubaïote et faire figurer des chauves-souris abattues par des méchants SMF sur les Airbus d’Emirates ! 

 Pour dessiner les animaux sauvages, 28 employés d’Emirates ont été mobilisés durant 1 800 heures de travail. Voilà aussi de quoi résoudre un autre problème d’Air Mauritius : occuper son personnel surnuméraire et celui d’Airmate. Après, il n’y aura plus qu’à peindre des fresques murales sur les casinos, histoire de garder actifs les employés en trop qui ont échappé au licenciement pour cause de fêtes de fin d’année. Comme message, on pourrait reprendre celui cher à Vishnu Lutchmeenaraidoo : «non à la nasion zougader», en dessinant des enfants affamés contemplant leurs parents jouer aux machines à sous.