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Doigt d’honneur

20 novembre 2015, 11:00

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La police de l’irrévérence est aux aguets. Une vague de révolte appelée Doigt d’honneur frappe actuellement la planète. Le symbole ? Un superbe majeur tendu comme un string ficelle dans la raie d’un fessier, droit comme un piquet, pointé à la face de tous ces terroristes qui sévissent au Kenya, au Nigeria, en passant par Paris, l’Irak, la Syrie, Israël, la Palestine, l’Afghanistan et à bien d’autres endroits.

À travers ce mouvement, les outrés veulent rendre hommage, disent-ils, à tous ces gens qui crèvent sans même savoir pourquoi, à cause d’une bande de fous qui se cachent derrière la foi pour faire la loi. Les Mauriciens, eux, ont tenu à lancer un message à qui de droit, histoire de dire merci pour la chance qu’ils ont de vivre dans un pays où les nasyon, malbar, laskar, madras, blanc et sinwa se côtoient en paix, malgré des dérapages verbaux ici et là. Quant au petit groupe de radicaux qui souhaitent rejoindre l’armée des allumés, ça déçoit.

Les chauves-souris locales ont, pour leur part, tenu à préciser qu’elles faisaient un bon gros bras d’honneur à ceux qui les massacrent à coups de balles. «Ils ont du culot, ces Badmen, ces vampires. Ils ont détruit une bonne partie de notre habitat naturel et ils nous abattent sauvagement quand on s’attaque à leurs letchis et autres fruits hors de prix», souligne l’une d’elles. Et d’ajouter : «N’y a-t-il pas un autre moyen de contrôler notre prolifération, qui ne fasse penser à un attentat ? Quel coup bas, surtout pour nos petits qui atterrissent à l’orphelinat.»

Des têtes brûlées ont aussi sorti des orteils d’honneur face à ceux qui lancent des menaces de mort à l’encontre de ceux qui osent émettre des opinions contraires aux leurs. Des critiques, des insultes volontiers, à chacun son point de vue, il n’y a pas de souci, on est d’accord là-dessus.

Des excuses aussi, si parfois on ose heurter la sensibilité de certains, bien malgré soi, disent ils. «Mais doit-on fermer sa gueule parce qu’on risque d’en prendre plein la gueule ?»

Que nenni, ça ne risque pas. La liberté de s’exprimer, l’envie de vivre ne s’éteindront pas. Même s’il faut y laisser des plumes, voilà quoi.