Finalement, les jouets ne sont pas faits pour jouer. Noël est passé, avec son cortège, voire son corbillard, de stéréotypes. Avez-vous remarqué, ou est-ce tellement sournois qu’on ne le voit même plus, la ségrégation qui se fait déjà entre filles et garçons dans les brochures publicitaires des magasins ? Pages roses, dînettes, poupées, ustensiles de ménage, robes de princesse… pour les filles et pages bleues avec armes, super-héros, voitures, jouets de construction… pour les garçons. Bref, aux filles la sphère domestique, aux garçons la sphère de pouvoir et de domination. Et voilà comment le marketing conditionne une société (et pas que la nôtre d’ailleurs, le phénomène est quasi mondial) ! À tel point qu’en France, des associations qui luttent pour l’égalité hommes/ femmes ont lancé pour ce Noël une campagne : «Marre du rose.» Parce qu’en dissociant complètement l’univers du jeu entre filles et garçons il est impossible «d’apprendre le vivre ensemble nécessaire à une construction d’une société d’égalité». Les jouets n’ont plus rien de divertissant, ils assignent des identités. Ou comment la commande au père Noël perd de sa magie ! Alors, si vous aussi vous trouvez qu’une fille peut jouer au tracteur et un garçon à la mini-cuisinière équipée, criez haut et fort : marre du rose pour les filles et du bleu pour les garçons ! Mais n’ajoutez pas vive le mauve,  vous seriez mal vu !