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Larmes à feu

9 janvier 2016, 10:54

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Nos réservoirs ont la gorge sèche, mais avec toutes les larmes qui ont coulé cette semaine, on aurait pu les remplir d’eau salée. À l’image (sage) des voeux  du Nouvel an réitérés chaque année, les pleurs des enfants qui font leur première rentrée scolaire inondent les journaux de début janvier. Comme on les comprend, les pauvres ! Ils réalisent concrètement que la vie est une succession de ruptures et de séparations. Au moins, cette génération-là a-t-elle la consolation de voir cet instant charnière immortalisé sur le smartphone de papa et maman. «Le début de la fin de mon insouciance», pourrait s’intituler le cliché. Le pire, c’est qu’ils n’ont pas fini de pleurer. Même le président des États- Unis, à son âge et à son poste, continue à faire tourner ses glandes lacrymales à plein régime. Barack Obama y est allé avec ses gros sanglots, mardi, en présentant ses mesures contre les armes à feu. Il pensait aux enfants abattus dans l’école de Sandy Hook. Outre le fait qu’elle tue l’enfance, l’école peut vraiment être mortelle... Plus vieux encore et plus près de nous, même notre Rambo national, SAJ, avait écrasé ses petites perles, mi-septembre, en se remémorant son enfance. Finalement, on pleure toute notre vie. L’eau des yeux entretient le feu de l’existence, sinon c’est l’(e)au-delà. Comment savoir si l’on est mort ? On ne pleure plus. Les orbites sont à sec, comme Mare-Longue. Certains vivants ne pleurent pas, mais c’est parce qu’ils sont sentimentalement morts. Ce qui revient au même.