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Les rois lauréats
«Il faudrait quand même que ces collèges, ok, on les reconnaisse, parce qu’elles ont beaucoup de bonne potentiel.» C’est, textuellement, la phrase de la rectrice du collège Maurice Curé, célébrant ses lauréates, hier, sur lexpress.mu. Elle a tenu à saluer le collège France Boyer de la Giroday, qui a obtenu pour la première fois une lauréate au HSC. Bon point pour l’esprit, mais pour le français, il faudra repasser. Pour les liaisons aussi, puisque la performance de son SSS est, dit la rectrice, le «résultat d’un grand ‘n’effort’ de la part de tout le monde». Comme quoi, la réussite n’est pas conditionnée par la maîtrise d’une langue. Vaut mieux savoir compter que parler, finalement. On se moque, mais on conçoit l’émotion du moment. Émotion qui sera vite balayée avant même la prochaine cuvée. Les lauréats, ce sont un peu des étoiles filantes et défilantes. Célèbres stars adulées un jour, inconnus anonymes le lendemain. Disparus au loin pour beaucoup. Les petits camarades qui portent en trophée les lauréats de leur collège espèrent voir un peu de la gloire éphémère de ceux-ci rejaillir sur eux. Parents et enseignants veulent montrer combien ils sont fiers, combien ils ont contribué à ce succès, leur offrant une notoriété inespérée. On pourrait prendre les reportages des années précédentes, coller les voix sur les visages, ce serait pareil : «Merci à mes parents, à mes amis, à Dieu, à mon chien… je ne m’y attendais pas mais un peu quand même» ; «c’est le fruit d’un travail collectif» ; «notre enfant mène une vie équilibrée entre l’école, le sport, la famille»… À ce rythme, c’est un peu le fordisme version éducation.
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