«Ayo, mine pou aret gagn gou !» Nous entendons déjà rugir sur nos trottoirs les cris de désespoir de milliers de Mauriciens. Voici la terrible nouvelle de la semaine. Mini-remaniement ou minireniement ? Non ! Mine-remaniement ! L’alliance Lepep peut bien avoir déclenché la guerre dans ses rangs, on s’en fiche du prêt spécial.

Ce qui nous tracasse, c’est que notre riz frit spécial va changer. Que le goût de nos mines bouillies ou frites puisse se perdre, ça c’est grave ! Il va falloir apprendre à vivre sans l’Ajinomoto. Début avril, ouste, le glutamate de sodium, dehors du marché. Dans le pire des scénarios, on pourrait voir les restaurants chinois, dont l’Ajino est le motto, fermer les uns après les autres. Le glutamate de sodium est soupçonné être la cause du fameux «syndrome du restaurant chinois» (sensations de brûlure le long du cou, oppression à la poitrine, nausées et transpiration juste après un repas). Vu le succès de ces commerces ici, nous devons être immunisés. Peut-être parce qu’on a commencé l’Ajinomoto (presque) au biberon, justement ! On en fait tout un plat de cet additif, mais pour être cohérent, ce gouvernement devrait interdire tous les produits dopés au glutamate de sodium, qui se cache sous le poétique nom de «E 621» («exhausteur de goût», pour faire plus classe).

Vous savez, le truc qui fait qu’une fois que vous avez ouvert un paquet de chips, il vous devient impossible d’arrêter? Sont concernés : soupes, bouillons, sauces, barquettes de plats préparés, charcuterie sous-vide, biscuits, snacks, etc. Que va-t-on devenir ? «Si manze pou vin fade, lavi pou vin fade.» Même les popcorns qu’on grignotera en regardant le combat des titans Lepep n’auront plus la même saveur…