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Sous bénis
Un ex-président du conseil des districts de Pamplemousses–Rivière-du-Rempart a vu son procès pour conflit d’intérêts rayé cette semaine. Parce que l’ICAC n’a pas respecté le délai de deux ans pour initier le procès. La charge a été logée trois ans après le délit présumé (et le jugement rendu encore trois ans plus tard !). C’est quand même bête. Il y a des employés, pour moins que cela, qui se seraient fait mettre à la porte. Comment voulez-vous que les citoyens soient disposés à dénoncer les cas de corruption après ça ? Prenez ce «pauvre» Patrick Soobhany. Les partisans de Dayal ne peuvent s’empêcher de crier au complot politique, de le traiter d’agent rouge. C’est ce qui guette chaque délateur. Peu importe son but, finalement. C’est fou, on ne peut pas comprendre (ou ne veut pas) que quelqu’un puisse simplement dénoncer un cas de corruption juste parce que c’est illégal. Le fait que ce soit illicite n’est pas suffisant, il faut avoir un mobile politique. Et le fait que la conversation ait été enregistrée montre qu’il y avait une intention malveillante, soi-disant. S’en suit la thèse qu’un enregistrement audio à l’insu de quelqu’un n’est pas recevable en cour. Mais comment enregistrer une personne se mettant dans l’illégalité avec son consentement ? «Bonjour Monsieur, je peux vous enregistrer en train de vous laisser soudoyer ?» «Mais bien sûr mon cher, faites.» Mentalité pervertie. Société pourrie. Tellement gangrenée que même si on coupe un bras, il en repoussera deux aussi véreux. En plus, celui qui dénonce risque de subir des menaces et pressions, comme s’en est plaint Soobhany. Imaginez qu’il ait fait tout cela pour que, dans quelques années (déjà bien trop longues, au rythme où va la justice), le procès soit rayé parce que la commission anti-corruption aurait tardé ou mal fait son boulot… Ce serait ballot de se retrouver ainsi balloté pour quelques balles de poudre avec des milliers de balles perdues en frais d’avocat.
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