Publicité
Désenchanté joli oiseau
Drôle d’animalerie que notre système policier et judiciaire. Quelques graines vous envoient au trou sans libération sous caution, mais pas de taper un jeune avec une barre de fer, ni un homicide involontaire sur la route avec mensonge à la police (qui n’empêche pas non plus de rester député)… Pauvres Om Lombard et Warren Mooneyan, ils voulaient que leurs oiseaux planent sans se fatiguer à voler et les voilà, eux aussi, dans une cage. Ils vont devoir en prendre de la graine : on ne plaisante pas avec les semences, sinon on récolte des ennuis. Même si, avec cette alimentation, il y a peu de chances que ces oisillons soient «nissa». Bien sûr, ce sera aux analyses de la police de déterminer ce qu’il en est vraiment, et s’il s’agit de produit illicite. Mais il est notoire que les chènevis, des graines issues de la culture de chanvre industriel, donc sans «drogue» puisque sans la substance active du cannabis, le THC, font partie de l’alimentation des volatiles. On s’en sert également pour pêcher la carpe. Même dans des pays où le cannabis est interdit, ces graines sont autorisées. À Décathlon, par exemple, qui n’est pas connu pour être un gros dealer de rue mais plutôt un supermarché célèbre, on trouve des sachets de «graines de pêche chènevis Caperlan». Ça doit être drôle de s’amuser à trier les graines sur une commande de 100 kg de nourriture pour oiseaux ! Voilà comment résorber le chômage des jeunes et rebooster notre économie : créer des milliers de postes de trieurs de graines de chanvre dans les balles de millet pour «zoizo» ! Notre présidente, Ameenah Gurib Fakim, a dit cette semaine lors d’une cérémonie sur l’Ayush : «Pour chaque maladie il y a une plante.» Visiblement, pas pour la bêtise. On pourrait aussi postuler que pour chaque plante, il y a une maladie, et pour le chanvre, c’est la paranoïa !
Publicité
Les plus récents