«Il ne buvait pas, il ne fumait pas.» Combien de fois n’avonsnous pas entendu cette phrase dans la bouche de proches de criminels qui ne s’expliquaient pas leur geste. Dernière en date, au sujet de Mitthunsing Bumma, soupçonné d’avoir tué et brûlé son épouse. Comme si le fait de fumer une cigarette ou de boire une bière faisait de vous un tueur en puissance, une «mauvaise personne» ! «Notre führer Adolf Hitler ne boit ni ne fume. Sans la moindre autre inclination dans ce sens, il se tient dur comme fer dans cette règle de vie autodécidée», disaient les affiches de propagande du IIIe Reich. La suite, on la connaît… Il est vrai que l’alcool peut rendre agressif et violent. Mais de là à résumer la valeur de quelqu’un à sa consommation de tabac ou de boissons, c’est absurde. Si c’est une femme, c’est pire. Si elle boit et fume, c’est qu’elle est à la limite d’arpenter le Jardin de la compagnie. Et alors, d’ailleurs ? Elle peut bien être prostituée, elle doit pour le moins être respectée. Quand on sait que la plupart des prostitué(e)s ont des antécédents d’agressions sexuelles pendant leur enfance, notamment d’inceste, le jugement moral des uns est difficile à avaler. Argent facile disent certains mauvais bien-pensants. Placer ses sous en bourse, investir dans l’or, ça aussi c’est de l’argent facile. Et bien moins risqué pour sa vie. Mais là, on ne condamne pas… Société drôlement conservatrice, injuste, incapable d’empathie, de recul, inhumaine. C’est bien plus que d’un parapluie rouge dont ces femmes doivent s’équiper pour éviter ce déluge de méchancetés des moralisateurs à la petite heure. Pire, il n’existe même pas de capote pour se protéger des Médisances  Socialement Transmissibles.