Le ministère de l’Égalité du genre n’a pas goûté à la publicité «Taste the feeling» de C… C… (on ne va pas en faire gratuitement à cette marque en la nommant !). Une bouche féminine devant un goulot, c’est trop. Passons sur le fait que la réclame a été retirée depuis mai déjà et que la réaction arrive deux mois après. Passons sur le fait que l’image n’a rien d’original, Magnum avec son esquimau et d’autres l’ont déjà exploitée avant. D’un point de vue créatif, c’est vide comme une bouteille bue. Mais, franchement, on s’excite pour pas grand-chose. Ce serait bien que l’on se mobilise contre des pubs qui sont vraiment sexistes et passent en boucle à la radio. Prenez celle d’un magasin de meubles : la femme conditionne la date de son mariage à l’achat par le futur mari de la chambre à coucher. Cette jeune femme passe pour une idiote complète, en plus d’être une râleuse. Même rôle d’emmerdeuse de service dans la pub pour le paiement facile des factures de téléphone. L’épouse est un tyran face à son «chéééri», en vérifiant qu’il a fait tout ce qu’elle lui avait demandé, comme si c’était lui l’esclave à la maison. Ou l’autre, où la femme protège le cœur de son mari en lui donnant la margarine X parce qu’elle l’aime. Sous-entendu, c’est elle qui s’occupe des courses, de la bouffe et le sert à table. Tout cela est beaucoup plus insidieux qu’une bouche entrouverte devant une bouteille (notez que l’annonceur n’a pas poussé le bouchon à montrer la langue !). Pour ces pubs pétries de stéréotypes, on ne parle pas d’érosion des valeurs, vu qu’on est dans le traditionnel, où la femme a le mauvais rôle ! Comme il n’y a aucune connotation qui pourrait être perçue comme sexuelle, tout va bien. Ce qui gêne, finalement, c’est le sexe, ce tabou(che) béant.!