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Bang-bang Navin
«Bangoléo, bangoléa…» Voici la chanson des Gipsy Kings (pardon, jeunes midinettes, de vous décevoir, mais Kendji Girac n’a pas inventé la musique gipsy franco-hispanisante…) reprise à la sauce SAJ. On est fan du vocabulaire du Premier ministre. Quand il est informé de quelque chose, s’entend.
Écoutez (ou lisez, plutôt) comme cette phrase, dite à l’occasion de la célébration de l’arrivée des travailleurs engagés, est typique et pleine de poésie créole : «Kan ou trouv dimounn bangol dibien, dilapid la rises nasional, kouma sertin dimounn ti fer kan zot ti dan pouvwar, pé antas ou loner avek bann konportman indign, mo koné ki manier ou léker bizin fer mal.» Plus d’un ont réagi au mot «bangol», soit parce qu’ils ne le connaissaient pas, soit parce qu’il était rarement utilisé. Petite définition du verbe «bangole», qui a plusieurs sens : vagabonder ; traîner ; changer souvent de maîtresse, de femme ; être dépensier.
C’est le dernier auquel fait référence le PM, en y ajoutant «dibien». Mais, malin, il a choisi un mot dont les trois significations pourraient (dans l’imaginaire collectif et dans le sien, bien sûr…) s’appliquer à celui qu’il désigne implicitement : Navin Ramgoolam. D’ailleurs, le«comportement indigne» glissé là n’est pas innocent. L’ex-chef du gouvernement arpentait les rues de Londres (même si c’était en Rolls) et a une réputation sulfureuse avec les dames (quelle «erreur» !). Quant aux dépenses publiques, on ne va pas en remettre une couche. Très fort, le SAJ.
Avec un seul mot, il a fait le tour du personnage qu’il abhorre ! Alors, faut-il le croire quand il dit qu’il «pa konn nanien» dans plein d’histoires ? Mais attention, il ne faut pas confondre «bangole» avec «bang au lait», fabriqué à base d’un produit auquel ce même Premier ministre s’oppose farouchement. Cette préparation est illégale, sauf dans le grand bassin de l’hypocrisie en marche.
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