Ils se plaignent. Les poseurs de parquet et de plinthes ne décolèrent pas. La raison : le Ministre des Plaintes leur fait de l’ombre, disent-ils. «À ce train-là, nous serons au chômage», martèlent les plaignants.

 Pour cause. Le Ministre des Plaintes a récidivé il y a quelques jours. Il a déposé plainte pour une histoire de banderole rouge. La dernière fois, c’était contre le magazine Weekly, suite à un sujet sur son retour d’Arabie saoudite en jet privé. La fois d’avant, c’était contre un internaute qui avait posté un document sur Facebook, qui laissait entendre que notre homme considère les hôpitaux privés comme so lakaz mama.

La fois d’avant d’avant, c’était contre un activiste politique qui avait dénoncé une maldonne dans l’octroi de terrains. La fois d’avant d’avant d’avant d’avant d’avant et red’avant, c’était contre Dawood Rawat qui avait allégué que le Ministre des Plaintes avait sollicité son porte-monnaie.

Pour continuer sur sa belle lancée, nous apprenons par ailleurs que notre bon Ministre des Plaintes compte porter plainte contre les chauves-souris, qui ravagent les litchis. Et aussi contre les singes qui goûtent aux fruits avant lui. Puis, contre les rats qui rongent les câbles des caméras à Melrose.

Mais aussi contre le nouveau cardinal Maurice Piat et le père Noël parce qu’ils portent du rouge, contre l’été parce qu’il fait chaud, contre le coq qui chante trop fort le matin, contre les voitures parce qu’elles provoquent des accidents et contre les lavabos parce qu’ils aident des policiers à se pendre dans leur cellule.

Le Ministre des Plaintes portera également plainte contre tous ceux qui portent plainte.