Ils roulent en Aston Martin ou en BMW 760 Li (lit), avec table de massage intégrée. Le ti dimounn, lui, roule en B11, avec savates dodo trouées.

Ils seront en congé pendant les fêtes de fin d’année. Le ti dimounn, lui, continuera à travailler – dans des magasins, des restaurants, des centres d’appels – comme un forcené.

Ils se saouleront aux vins de Bordeaux les plus fins. Le ti dimounn, lui, se rincera le gosier avec du Bordofin.

Ils mangeront de la dinde farcie à la truffe et autres mets coûteux. Le ti dimounn, lui, se contentera d’un poulet garni de champignons de Paris et de maïs en boîte à Rs 22. À leurs gamins, ils offriront de vrais poneys. Ceux des ti dimounn, eux, recevront des jouets qui ne mettent pas de coup de sabot dans le porte-monnaie.

Ils organiseront des soirées huppées dans leurs campements gros orteils dans l’eau. Le ti dimounn, lui, claquera son bonus afin que sa petite famille et lui puissent aller au resto.

À la mi-janvier, ils auront toujours des millions sur leurs comptes en banque. Le ti dimounn, lui, devra aller emprunter de l’argent à la grand-tante.

L’année prochaine, ils accorderont encore des faveurs, donneront des jobs à des roder bout. Le ti dimounn, lui, devra se décarcasser pour trouver du travail, tracer sa route.

Et puis ils continueront à profiter de leurs pouvoirs, ils s’amuseront comme des petits fous. Avec notre fric – à toi, à vous, à nous.