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Crémerie nationale
On avait presque oublié ce détail de la séance parlementaire du mardi 22 novembre. Mais la pétition des députés contre leur service catering nous l’a rappelé… Ravi Rutnah avait brandi un mini-beurre pris pendant la pause-déjeuner pour faire de l’esprit quand Aadil Ameer Meea lui a lancé «aret pas diber». Même pas honte ! Qu’en conclure ? Que nos élus sont tellement mizer, qu’ils doivent prendre du beurre à l’Assemblée pour pouvoir en mettre dans leurs épinards ? Que cet avocat est addict au beurre et qu’il ne peut pas vivre sans sa dose quotidienne au point de toujours en avoir sur lui ? Que c’est un collectionneur diber, qu’il les aligne dans une vitrine, en fonction de la marque et de l’année ? Que malgré son poste, il ne s’est pas départi de sa mentalité «première fois dans l’avion», qui fait que l’on ne veuille rien retourner du plateau-repas, puisque c’est compris dans le billet ?
De la part de ceux qui n’ont pas trop les moyens, ni l’habitude, de voyager ou d’aller à l’hôtel et tiennent à repartir avec tout ce qui est donné, comme les gels douche ou les briques de jus (et même, parfois, ce qui n’est pas donné, comme les couverts ou les serviettes…), passe encore. Les pique-assiette ou froder mariaz qui tirent le diable par la queue, on comprend. Mais quand on est député, soidisant la crème du pays ? Cela donnerait quoi un inventaire du bagage cabine après un voyage en classe affaires ? Des mignonnettes de whisky ? Des flûtes à champagne ? Cette mentalité, à de si hautes et «nobles» fonctions, inquiète. Peu importe la valeur de l’objet, c’est le geste qui compte. Parce que le minibeurre de M. Rutnah, c’est nous, contribuables, qui le mettons gracieusement à sa disposition. Qui vole un beurre, vole l’argent du beurre… et les crémiers !
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