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De la dinde au coq
On croyait être peinards en cette fin d’année, à parler des sapins, des flamboyants, des marronniers et autres arbres qui reviennent, aussi réguliers que les marchands ambulants irréguliers, à cette période. Mais non ! Voilà le coq qui nous réveille dans nos contrebasses cours, qui chante qu’il est désenchanté par le soleil qui l’éclipse et la Constitution qui fait amende déshonorable. Ces fêtes ne pourront pas se vivre sereinement.
Les nouveaux opposants du moment ne se rendent pas compte du désordre qu’ils ont semé. D’habitude, à l’approche des festivités, les politiciens la mettent en veilleuse. On peut, en cette époque d’intense socialisation chez les uns ou chez les autres, tranquillement parler du temps (qu’il fait ou qui passe), de l’argent (qu’on a fait ou qui s’en va) et palabrer sur les autres. Or, cette année, aux repas de famille, les discussions vont forcément tourner autour de la politique. Actualité oblige, bien plus que d’habitude. Pas de dinde au menu mais du coq à se farcir. Comme si on ne becquetait déjà pas assez de poulet toute l’année.
Même Sunny Leone n’attire pas et doit annuler son concert, tellement les gens sont focalisés sur les tractations des partis (ou peut-être est-ce parce qu’elle s’appelle «soleil» ?) Les derniers développements, les hypothèses et les prédictions vont soulever des passions encore plus virulentes. L’alcool aidant, les esprits vont s’échauffer, les gros mots, les insultes, vont fuser. Cousin X va se fâcher avec tantine Y, qui elle-même va quitter tonton YX qui va déshériter son fils, parce que celui-ci aura laissé un poing s’échapper de la manche de son polo orange pour s’étaler sur le visage de cousin Z, assis à côté de lui, qui l’a nargué avec son teeshirt bleu. Voilà comment gâcher l’harmonie précaire des familles et créer des différends sur des générations. En se faisant le reflet du monde des politicards. Tu parles d’un cadeau !
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