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La faim des haricots

20 mai 2017, 10:59

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La rue gronde tel un ventre vide, affamé par la grève. La rue gronde de monde. Le tempo siffle, alors qu’il ne cuit aucun cari. Ce sont les carottes du gouvernement que certains voudraient voir cuites. Celles de la cuisine, des cousines et des cousins, vautrés sur leurs coussins de billets roses, comme ceux de Rs 2 000, coffrés ou black marketés, qui ont disparu de la circulation. Une circulation de plus en plus dense alors que la foule avance dans les rues de la capitale.

Où un groupe de citoyens, allongés sur des matelas en mousse, repoussent les limites de la fin. Leur absence de moyens justifie cette faim. Ils ne veulent que ce qui leur appartient, ni plus ni moins… Et si tout commençait par la faim ? Si le peuple se décidait enfin à désobéir, à ne plus suivre aveuglément ? À devenir une vague qui s’écrase sur l’autel d’un gouvernement qui ne mérite pas cette stature ? À crier sa colère au lieu de se taire pour défendre son précarré ? À se mettre en danger pour exister ? Quand il n’y a plus de pain, on ne joue plus. Si chacun de nous, adulte, décidions de ne pas manger pendant une journée ?

Lançons le mot via les réseaux sociaux, prévenons snacks, marchands de rotis et autres restaurants de ne pas préparer de nourriture ce jour spécial. À l’instar de l’Earth Hour, organisons le Hungry Day. Imaginez, à l’échelle d’une économie, si tous les habitants s’abstiennent de manger pour un jour ? (Ce qui, entre nous soit dit, ne ferait pas de mal à certains) Organisons ça un jour de Parlement (lorsqu’il se décidera de nouveau à siéger…). Demandons à Jacqueline Dalais d’être solidaire et de ne pas livrer l’Assemblée. Pas de mini-beurre à emporter pour Rutnah… dont l’épouse aurait d’ailleurs bénéficié de faveurs pour une intervention médicale à l’étranger… on vous l’avait dit, qui vole un beurre…