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Le sexe, c’est sale ?

28 octobre 2017, 15:18

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Comment une équipe composée de parents et de psychologues a pu avaliser une telle idée ? C’est une horrible et mauvaise surprise que la vidéo du Public Toothbrush. Visiblement ceux qui ont réalisé cette vidéo n’ont pas assez réfléchi sur l’image qui est utilisée. Et les politiciens s’y accordent !

C’est là tout le problème : l’image utilisée ! La brosse à dents sale. La brosse à dents est ici l’analogie de notre corps et pour qu’elle ne soit pas salie par n’importe qui, il faut éviter de la partager avec autrui. Autrement dit, la brosse à dents utilisée par soi, puis une autre personne, puis une autre et encore une autre n’est rien de plus qu’un sale morceau de plastique. C’est donc là l’image utilisée pour passer un message sur la sexualité ! C’est l’une des pires métaphores de l’histoire. Et cette campagne vise en majeure partie les 13 à 17 ans. La campagne le dit : presque 45 % de ces jeunes ont eu des rapports sexuels. Mettez-vous à la place de ces jeunes, qui ont vu cette campagne. Ceux qui ont des rapports consentants et pire ceux dont les rapports n’ont pas été faits avec consentement ! Alors que l’abcès des tabous autour des abus et des harcèlements sexuels vient tout juste d’être percé et n’arrête pas de vider son pus un peu plus tous les jours, cette métaphore n’aide pas le moins du monde. Elle est régressive. Pensez à ceux qui ont subi un abus, un viol et qui se retrouvent à être comparés à une brosse à dents sale.

Dans la conscience sociale où la femme est salie durant des rapports sexuels hors mariage alors que la liberté sexuelle masculine est «socialement correcte», cette vidéo s’adresse particulièrement aux femmes. Cela est on ne peut plus clair au «lapsus révélateur» du maire de Curepipe Hans Margueritte qui doit ajouter «et même» à son discours : «Bann tifi fer bien attention et même bann garson»…

La formulation est plus que claire. L’objectif de la campagne a sa raison d’être. Les jeunes sont sexuellement actifs de plus en plus tôt. Mais une campagne usant une image archaïque aurait dû être oubliée. Il faut une éducation ouverte, il faut briser des tabous socioculturels, il faut instruire les parents eux-mêmes à la sexualité. Car soyons francs : dès que vous parlez de sexe à un(e) enfant, le concept social est qu’il/elle est incité(e) à avoir des rapports. Cessons avec l’utilisation d’images et de métaphores où la personne est salie, où le sujet est souillé, où le couple non marié est dégradé. N’ayons plus peur des mots «seins», «fesses», «pénis» et «vagin».

Quel que soit le point de vue sur une sexualité libérée, le sexe n’est pas sale, c’est humain. C’est un acte humain et ce n’est pas en comparant la sexualité à une brosse à dents sale que vous arriverez à vos résultats.