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Ôde à toi, zanfan site

9 décembre 2017, 10:10

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Ôde à toi, zanfan site

Husein, 16 ans, Micheal, 25 ans. Le premier, qui rêve de devenir cuisinier, refuse une offre d’école de cuisine parce que ce qui compte, c’est de gagner des sous au jour le jour pour remplir le «frizider». Le second a arrêté l’école à 11 ans pour… remplir le «frizider». Avec la misère qu’il gagne, Michael se paie une école de coiffure. À nos journalistes, il lance : «Isi dan sité, sé pou nou em, péna personn pou donn nou enn koudmin…»

Parce que leur combat est trop souvent effacé… 

Ôde à Husein, à Micheal et à ces zanfan sité qui ne peuvent trop souvent compter que sur eux-mêmes…

 Ôde à toi zanfan sité…

Toi qui es trop souvent négligé, trop souvent oublié Inconsciemment peut-être, néanmoins méprisé

Toi que l’on traite trop souvent comme un mort-né

Comme si ta naissance dans une cité te devait d’être mis de côté

 Comme si, pour toi, rien n’y fait… 

Toi que l’on écarte trop souvent, parce qu’incapable, paresseux, drogué, prostitué.

Comme si l’on œuvrait assez pour toi pour pouvoir te juger

 Ôde à toi, zanfan sité…

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années…

Triste vérité

Ôde à toi, zanfan sité 

Parce que pour accomplir rien que la moitié de ce qu’accompliront ces âmes bien nées,

ll te faudra quatre fois plus de volonté

Mais, dira-t-on, c’est l’ambition, la discipline qui vont manquer

 Ils ne verront pas que tu bats comme un forcené 

Parce-que contrairement à eux, il n’y a que sur toi que tu puisses compter 

Toi et peut-être tes parents acharnés

S’ils n’ont pas encore sombré, las d’être oubliés 

S’ils ne se sont pas abandonnés aux stéréotypes, aux préjugés

Ces mêmes préjugés que l’on avait d’eux quand ils n’étaient, eux-mêmes, encore que des zanfan sité

Pour qu’après les avoir jugés indignes de notre temps, nous puissions maintenant leur reprocher d’avoir échoué 

Perchés bien haut sur notre piédestal, oubliant que l’opportunité, nous ne leur avons pas donnée…

Et qu’aujourd’hui, avec toi, sans égards ni regrets 

Nous permettons au cercle vicieux de recommencer…