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N⁰18, le MSM et Pravind

16 décembre 2017, 14:57

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Le scrutin du no18 demain et les résultats qui seront proclamés lundi marqueront à coup sûr une importante étape en marge des législatives de 2019. C’est une étape importante dans la vie politique du pays. Le verdict de l’électorat de Belle- Rose--Quatre-Bornes permettrait aux principaux partis de l’opposition de se situer, même si tactiquement le gouvernement Lepep, principalement le MSM, a su éviter ce délicat test électoral qui aurait pu lui être grandement préjudiciable dans sa quête de conserver le pouvoir jusqu’en 2019 et même au-delà. Dès le départ, il fallait être extrêmement naïf (malheureusement Roshi Bhadain l’a été !) pour oser, ne seraitce que penser, que Pravind Jugnauth allait se jeter dans cette bataille électorale alors que son gouvernement connaissait, il y a quelques mois, les pires moments de son mandat avec une série de scandales qui l’éclaboussait, dont le Yerrigadoogate que certains ont voulu transformer, en vain, en lexpressgate.

Roshi Bhadain (tout comme Jean-Claude et Shirin pensaient pouvoir renverser Paul à Stanley– Rose-Hill !) avait sous-estimé le flair politique des Jugnauth et la «cuisine» n’en demandait pas mieux. C’était l’occasion rêvée d’attirer Bhadain sur ce terrain-là. Car à cette époque, avec la démission du PMSD du gouvernement, ajouté à celle de ce même Bhadain, l’opposition se sentait requinquée, même si Bérenger, stratégiquement, fut contraint de céder, sans amertume (forcé !), son poste de leader de l’opposition à Duval. Dans son for intérieur, pour Bérenger, c’était là encore une défaite pour le MMM, car il perdait alors son rang de premier parti de l’opposition.

C’est pourquoi la démission de Bhadain et le forfait tactique du parti soleil ressemblent presque à une bénédiction politique pour le MSM. Non seulement une élection partielle – surtout dans une circonscription où historiquement les joutes sont toujours âpres – a tendance à réussir moins au pouvoir en place, traduisant souvent dans la réalité le mécontentement de l’électorat, lequel ne mesure les actions du gouvernement qu’à travers son pouvoir d’achat, mais celle au no18 permet aussi à Pravind Jugnauth de brouiller davantage les cartes en vue des prochains jeux d’alliances. Car l’absence de son parti oblige ceux de l’opposition à revoir leur discours et, par extension, leur stratégie à court et moyen termes. Alors que les mauves, rouges et bleus s’affrontent et se dépensent sur le terrain électoral, le MSM de Pravind Jugnauth s’engage au même moment – acte réfléchi évidemment – dans une voie de redressement et populiste avec quelques décisions qui apportent du réconfort dans la population. Le taux de la compensation salariale et l’entrée en vigueur du salaire minimum, qui étaient une promesse électorale, en sont les preuves. L’évincement de Soodhun et celui de Gulbul de leurs postes de responsabilité ont également été bien accueillis dans toutes les couches sociales de la population.

Mais le MSM aura encore de gros morceaux à se mettre sous la dent et il sera attendu au tournant lorsqu’arrivera le moment pour lui de s’engager à rendre public le rapport Lam Shang Leen, mais aussi celui d’Aujayeb. Deux documents qui mettront peut-être à rude épreuve le leadership de Pravind Jugnauth. Qui, en attendant, commet peut-être une petite bourde aux yeux de la population en volant publiquement au secours du «Prince local» ! Il pouvait sans doute s’en passer !