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Pourquoi s’en étonner encore ? 

23 janvier 2018, 12:48

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Un petit flash-back pour commencer. En septembre 2016 deux textes sont publiés dans cette page sur les risques d’un super cyclone. Cela après que les conjectures climatiques locales prêtaient aux risques de la création de cyclones de plus en plus puissants selon les experts. Et surtout après les images accablantes qu’Irma et Harvey dans l’Atlantique Nord laissent derrière eux. Aux Caraïbes et aux États-Unis, rien n’avait résisté au passage de ces ouragans. 

Ces deux articles étaient, confessons-le, alarmistes, pointant du doigt les causes de ces super cyclones aussi bien que des années d’indécision à Maurice qui mettaient en péril le pays. Le gouvernement actuel paie un prix fort par son propre manque de travail en amont des cyclones, mais paie aussi les pots cassés de ceux qui aujourd’hui se trouvent dans l’opposition et pointent bien vite du doigt le gouvernement. Mais si les politiciens de tout bord ont bien manqué à leurs devoirs, les Mauriciens aussi en sont coupables. Pourtant, aujourd’hui encore Maurice s’étonne des dégâts causés par le cyclone. 

Si Berguitta est passé très près de Maurice, il est bien loin de la force d’Irma, de Harvey et de Dina. Il n’a fallu simplement que de quelques heures uniquement au cyclone, durant la nuit de mercredi à jeudi, pour que dans plusieurs régions le calme vire au cauchemar. Avec la combinaison des pluies des semaines précédentes, Berguitta a prouvé une fois de plus par A+B que les cyclones, super ou pas, font des dégâts. Surtout quand le pays reste assis sur ses mains. Beaucoup d’entre nous avons évité le pire mais pas tous. Les trombes d’eau de Berguitta et les restes d’Ava ont bien montré que nous sommes loin d’être en état de recevoir un gros cyclone avec de fortes pluies. Et c’est l’eau l’élément le plus destructeur d’un cyclone. 

Les développements dans tous les sens, souvent à même les bassins inondables des rivières, le déboisement, la pollution avec toutes sortes de matières non-biodégradables, l’irrespect de nos drains et nos sols bouchés ou asphaltés seulement pour s’éviter un petit détour, nous le payons cher aujourd’hui. 

La saison cyclonique ne fait que commencer et nous sommes loin d’avoir vu le pire. Le réchauffement climatique joue un rôle prépondérant dans la création de super cyclones, et souhaitons que ces monstres ne deviennent pas vivants. Nous sommes confrontés à une réalité brutale et pessimiste, alarmiste même. Berguitta était loin de ce qu’elle aurait pu vraiment être et pourtant il faudra des semaines si ce n’est des mois pour en panser les plaies. Nous payons tous le prix de l’insouciance gouvernementale et du public en général. Dans une ère où les catastrophes climatiques se font de plus en plus courantes et puissantes, certains vont le payer très cher. Nous ne pouvons que nous préparer au pire, et nous sommes bien loin de l’être.