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Mme l’Indésirable
À J-5 des 50 ans de l’Indépendance, vous vous accrochez toujours à la State House. Pourtant, cela fait une semaine jour pour jour depuis que l’express a révélé au grand jour vos achats personnels avec une carte de crédit destinée à la promotion d’un programme de doctorat du Planet Earth Institute. Tout comme l’opinion publique, Pravind Jugnauth ne cautionne pas votre faux pas. Hier, accompagné de son adjoint Ivan Collendavelloo – qui n’est autre que votre parrain à ce poste – il vous a fait savoir que l’heure est venue de faire vos cartons. Vos explications n’ont clairement pas convaincu le n°1 du gouvernement.
Mais, pour vous, il n’en est pas question. Vous y êtes. Vous y restez. Du moins, à hier soir. Au final, c’est toute une nation qui, à la veille de ses 50 ans de l’Indépendance, est prise en otage avec un gouvernement et une cheffe d’État qui, pour citer Pravind Jugnauth, «ne sont pas sur la même longueur d’onde» sur ce scandale.
Si cela perdure, il nous faudra composer avec une présidente indésirable et isolée à la cérémonie protocolaire du 12 mars aux côtés de l’invité d’honneur Ram Nath Kovind ? À moins que vous ne brilliez par votre absence en plaidant une quelconque raison. Vous savez sans doute aussi que si vous y allez, le risque que vous soyez huée (après la photo taguée au centre de conférences de Pailles), en ce jour solennel, n’est pas zéro.
Petit flash-back. Dans votre salon à Quatre- Bornes, huit mois avant votre installation à la State House, vous avez dit qu’être président de la République est «un très grand défi où on n’a pas droit à l’erreur» et où «il faut se surpasser pour représenter tous les Mauriciens dans l’intérêt du pays» (l’express, 24 octobre 2014). Vous avez failli sur toute la ligne, Madame Gurib-Fakim.
Vous avez beau «tout rembourser» – bien entendu si ce que vous avez confié au ministre mentor sir Anerood Jugnauth (Défi Media, 4 mars 2018) est authentique –, mais le point crucial reste que vous avez osé dépenser au moins Rs 1 million de cet argent à des fins personnelles.
Délaissant la foire de Quatre-Bornes, vous avez utilisé cette carte Platinum pour faire votre shopping en pas moins de 20 occasions (hôtels, billets d’avion et restaurants exclus) à Washington, à Dubaï, à Lucknow, à Budapest et à Rome. À Maurice, y compris, vous avez réglé un hôtel cinq étoiles de l’Ouest avec elle.
Le meilleur dans tout ça, vendredi, vous avez mis l’express au défi de venir prouver l’authenticité des documents publiés alors que le lendemain, vous faites un aveu de taille en disant qu’«il est anormal qu’un document confidentiel entre un client et une banque soit jeté en pâture en public» (lexpress.mu, 3 mars 2018).
Donc, au lieu de vous cramponner à ce poste suprême de notre Constitution, ayez la décence de démissionner. Quittez le pouvoir. Y en a marre de cette instabilité qui perdure.
Mais, avant, la moindre des choses serait de reconnaître en toute humilité, s’il vous en reste encore, que vous avez fauté depuis que vous avez ouvert grandes les portes de la State House à l’exbanquier controversé, Álvaro Sobrinho.
Mieux, pour continuer «a gard la tet ou papa haute», venez aussi prouver à la nation, documents à l’appui que vous avez tout remboursé. Vous lui devez bien cela. Au peuple surtout.
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