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Réduites à néant

10 mars 2018, 08:53

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Réduites à néant

«Des moments qui portent atteinte à ma dignité de femme, de mère de famille, à la fille que je suis», se défend l’ex-présidente in waiting, à la State House, lors du lancement de son livre, jeudi. Ameenah Gurib-Fakim nous a aussi servi de ce plat-là sur la Mauritius Broadcasting Corporation l’an dernier, au coeur de l’affaire Sobrinho. «La présidente fait honte à la femme», s’engouffre, en substance, l’aile féminine travailliste le lendemain, en conférence de presse.

Non mais, ça va s’arrêter ? Toutes les Journées de la femme ne serviront à rien tant que l’on aura besoin de préciser qu’une femme est une femme. Quand il y a eu les scandales Yerrigadoo, Soodhun, Dayal, quelqu’un a-t-il trouvé à dire qu’ils faisaient honte aux hommes ? Sobrinho, qui est aussi mêlé à l’histoire, se fait-il «sexuer» ? C’est son genre qu’on met en avant en premier ? Ou son argent ? Par contre, on l’a fait pour Choomka, Sumputh et consoeurs. C’est comme si le genre humain n’était destiné qu’à l’homme. Les femmes étant une «race» à part. Un peu comme une «minorité», blacks (genre Obama,«premier président US noir», alors qu’il est autant noir que blanc), homosexuels…

En se positionnant en tant que femme, Ameenah Gurib-Fakim ne défend pas les femmes mais les enfonce. Finalement, elle aura été la pire ambassadrice des femmes dans son pays. Idem pour les autres de l’opposition. Ces «dames», au lieu de faire avancer la cause féministe, donnent des armes à leurs critiques. Le recul dans l’égalité hommes femmes sera le principal retour de manivelle.

Une conclusion chez plusieurs citoyens se dessine : une femme ne peut être au Réduit, la preuve. Lorsqu’on a destitué Raj Dayal, s’est-on dit qu’un homme ne pouvait pas être commissaire de police après ? Quand Ravi Yerrigadoo a dûplier bagages, n’est-ce pasun homme qui l’a remplacé au poste d’Attorney General ? La question du sexe ne se posait même pas. Pourquoi devient-elle cruciale pour la moitié de la population ? Cela démontre que oui, en 2018, on doit encore être féministe (ou humaniste pour ceux à qui l’autre mot donne de l’urticaire). Mais autrement.