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Le judo appartient aux judokas
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Le judo appartient aux judokas
«Rann nou judo. Rann nou dojo.» C’est le slogan du groupe mené par l’ex-Directeur technique national, Joseph Mounawah, pour soutenir sa bataille contre le «Caretaker Committee», le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et le Comité olympique mauricien (COM). Le choix des mots est très significatif. Il y a tout d’abord «rann», l’équivalent en kreol morisyien du verbe rendre en français. Le fait de «rendre» implique deux autres actions. Il faut, au préalable, soit qu’on ait prêté. Soit qu’on nous ait pris quelque chose qui normalement est notre propriété et sur lequel, donc, on a un droit.
Le «nou» qui vient juste après tend plus vers cette notion de propriété. Malheureusement. On voit effectivement dans l’expression «rann nou judo» quelque chose qui s’apparente plus à de la possessivité que du sens d’appartenance. «Rann nou judo», c’est à nous. Il n’appartient pas au MJS. Pas au COM. Pas aux membres du «Caretaker Committee». Pas à ceux qui n’ont jamais porté de kimono. Pas à tous ceux qui sont contre le clan Mounawah, comprend-on.
Le judo n’appartient, en effet, à personne. Donc, pas à Joseph Mounawah non plus. Encore moins à ses lieutenants. C’est le bien de tout le monde, en priorité les judokas. Un bien que l’ex-DTN, avec une poignée de complices, s’est pourtant, au fil des années, approprié, comme le note d’ailleurs les experts de la firme «Nexia Bakers & Arenson» dans leur rapport au terme de leur enquête sur le fonctionnement de la Fédération mauricienne de judo (FMJ). Il n’arrive pas à accepter de le rendre.
Il faut l’avouer. La contribution de Joseph Mounawah dans le développement du judo local a été tout simplement énorme. Il a formé de nombreux champions et a fait de Maurice l’une des forces de la région. On lui est très reconnaissant pour tout cela. Mais ce n’est nullement une raison pour se considérer comme l’éternel propriétaire du judo et se permettre de le gérer d’une manière où l’on ne retrouve aucunement le respect des codes moraux pourtant attachés à la pratique de la discipline. Pour ne pas dire dictatoriale.
Après avoir consacré, comme il l’a lui-même dit, plus de 50 ans de sa vie au judo, Joseph Mounawah a la possibilité d’apporter une autre pierre au développement de cette discipline. Cela, en faisant preuve de sagesse et partir. Tranquillement afin de garder sa dignité et de profiter du respect dû à son statut de figure incontournable dans la progression de cette discipline. Savoir reconnaître le moment de s’en aller est une marque des grands. «Zizou» vient récemment de nous en donner l’exemple. Joseph Mounawah gagnerait à s’en inspirer.
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