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(Ir)responsabilité collective
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(Ir)responsabilité collective
Voilà l’héritage que nous ont laissé les Championnats du monde de Beach Handball des -17 ans, tenus en juillet de l’année dernière à Flic-en-Flac. Une Association mauricienne de handball (AMH) croulant sous les dettes. Avec une ardoise, en devises locales, d’environ 6 millions à la Fédération internationale de handball (FIJ). Cette dernière a demandé de lui fournir un plan de remboursement sous peine de suspendre l’île Maurice de toute compétition se tenant sous son égide. Bref, il y a une déchirure dans les relations entre ces deux instances.
Ils lèguent aussi un entrepreneur dépressif qui, dans l’après-midi de mercredi, est monté sur le toit d’un immeuble vis-à-vis de celui qui abrite le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), menaçant de se jeter dans le vide. La raison : il s’est endetté pour offrir ses services à l’AMH mais n’a jusqu’ici pas eu la totalité de son dû. Conséquence, il se retrouve dans l’incapacité d’honorer ses engagements auprès de ses créditeurs. Heureusement, il est descendu par la suite pour aller passer la soirée… à l’hôpital psychiatrique.
C’est une irresponsabilité collective qui a débouché sur cette situation. Depuis le début, le défi pris par Jimmy Anthony, avec son titre de directeur du projet des Championnats du monde de Beachhandball, et son ami, Daniel Gérard, relevait plus de la sottise qu’autre chose. Ils n’ont jamais été capables de mettre sur pied un comité d’organisation crédible et n’ont, à aucun moment, pu respecter les critères figurant dans le cahier des charges qui leur avait été fourni. Ils n’ont jamais été capables de convaincre des sponsors ni le MJS de s’y associer.
Le MJS justement a aussi une grande part de responsabilité dans cette catastrophe. Il a fait preuve d’un laxisme épouvantable. Vu que les Championnats du monde engageait la réputation du pays, un suivi aurait dû être fait sur l’aspect organisationnel. Le projet présentant, dès le départ, des signes d’échec, le MJS aurait dû trancher, en exhortant l’AMH à se désister pour ne pas aller droit dans le mur et ainsi ternir l’image de Maurice. Que l’on vienne, aujourd’hui, se cacher derrière l’excuse qu’une fédération est autonome et qu’elle doit prendre ses responsabilités est tout juste inacceptable.
La Fédération internationale est elle aussi grandement fautive. Car, à pas moins de trois reprises, elle a envoyé ses délégués pour des visites d’inspection. On se demande ce qu’ils ont inspecté ? Les garanties financières demandées par l’IHF n’ont jamais été fournies. Les difficultés que rencontrait le comité organisateur pour trouver des fonds étaient tellement évidentes. Malgré cela, ils ont continué à croire en ses membres. Pourquoi ?
Autre pourquoi ! Relatif à la démarche de l’entrepreneur, aujourd’hui dépressif, de s’entêter à puiser de ses fonds pour satisfaire les demandes du comité organisateur en dépit du fait que les acomptes ne furent pas payés ni à la période ni au montant qu’il le fallait. Et son contrat ? Y en-a-t-il un ? Si oui, alors le prendre avec toutes les preuves que les clauses n’ont pas été respectées et saisir la justice est la démarche la plus sensée.
L’actuel président de l’AMH, Ludovic Carré, essaie, lui, de se dédouaner de toute responsabilité en disant que tout cela est l’affaire de l’ancien comité de l’AMH. Doit-on lui rappeler qu’à un certain moment, une lettre fut écrite et signée par l’ex-président Daniel Gérard, dans laquelle on peut lire que ce dernier se retire de l’organisation des Championnats du monde, et que c’est Ludovic Carré qui en assurait désormais l’entière gestion.
C’est toujours comme ça quand quelque chose ne marche pas. Personne ne veut assumer. Par contre, si l’événement avait été un succès, on est quasiment sûr qu’il aurait fallu agrandir les portes du siège de l’AMH car la tête des organisateurs serait devenue trop grande pour pouvoir y passer.
Il y a un autre point qui doit être soulevé. À part l’entrepreneur dépressif, il y avait plusieurs autres prestataires de services, il faut donc savoir s’ils ont reçu leur argent. Si oui, de quel fonds ont-ils été payés ? Pourquoi eux, et pas les autres ?
Il est grand temps qu’une enquête vienne éclaircir cette affaire.
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