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Le nouveau monde
Je ne sais pas pour vous, mais je me suis régalé pendant cette Coupe du monde. 169 buts en 64 matches. Du spectacle et plusieurs matches références avec intensité dramatique et scénario de malade mental.
D’Espagne-Portugal 3-3 à ce bizarre France-Croatie 4-2 où la France a mené 2-1 presque sans cadrer une frappe en première période (merci le VAR pour le penalty, car il y avait main, mais il n’y avait pas faute sur le coup franc obtenu par Griezmann qui se laisse tomber), puis qui déroule son football et donne une leçon aux Croates en deuxième tranche.
Au final, les Bleus ont peut-être sorti leur match le moins maîtrisé en finale mais écrasent l’adversité 4-2. Mais qu’est-ce que ça aurait été s’ils avaient bien joué, alors a-t-on envie de dire ? N’oublions pas que cette équipe est très jeune (25 ans et 10 mois de moyenne), le plus jeune champion du monde depuis le Brésil 1970. Un sacré changement quand on repense à la croulante Italie (sacrée en 2006) qui a misé à outrance sur l’expérience et sa vieille garde pour finalement disparaître complètement de la scène internationale.
Qu’on soit rageux ou pas, ou supporter de 31 équipes sauf la France, le monde sera Bleu pour quatre ans. Il faudra s’y faire. Ce n’était sûrement pas la plus belle équipe du tournoi, un titre qui irait plus à la Belgique (les vrais Brésiliens dans le jeu) ou la Croatie (quelle gnac, quel talent !), mais c’était bel et bien la plus forte.
Défendre comme des chiens et lâcher la fusée Mbappé dès que possible aura été leur motto. Et c’est passé. Quand on voit un gamin de 19 ans devenir le plus jeune buteur à planter au moins deux buts dans un Mondial depuis Pelé en 1958 et soulever la Coupe du monde alors que des monuments comme Messi et Ronaldo ne l’auront sans doute jamais, on ne peut qu’être admiratif.
Les Mauriciens ont aussi retenu le petit match dans le match en finale : Dejan Lovren, défenseur de Liverpool auto proclamé meilleur défenseur du Mondial face à Paul Pogba, milieu de terrain qui a commencé timidement et qui termine en boulet de canon. Hélas pour Lovren, il a craqué avec les siens à la fin devant l’insolent réalisme des Français. «La chance lisien», comme diraient certains. La preuve, il a malmené un membre de Pussy Riot qui a envahi le terrain à la fin du match, tandis que Mbappé tapait dans la main d’une des filles déguisées en policier (un geste qui a tout émoustillé la jeune fille soit dit en passant).
Quand à Pogba, il s’est calmé. «Line mete seryer», diraient certains. On n’a plus entendu parler de ses coupes de cheveux improbables et il est resté sobre dans son jeu, sans trop en faire, jusqu’en finale. Dans le superbe documentaire de TF1 qui dévoile les coulisses du sacre des Bleus, on voit qu’il a été un leader du groupe dans le vestiaire. Son but en finale restera pour la postérité et son statut d’ambianceur à l’Elysée a totalement redoré on image. Du type bling bling et arrogant à l’attachant MC, quelle métamorphose ! Je ne croyais même pas devoir écrire ça en fin de Mondial…
Du côté du pays organisateur, la fête a été belle et les Russes super accueillants avec des rassemblements massifs dans les centres-villes (ce qui n’est pas autorisé en temps normal par le régime russe). Et aucun petit hooligan à se mettre sous la dent !
Même pas le moindre petit début d’échauffourée entre supporters, alors que la France a connu un nouveau pic d’imbécilité avec ses casseurs venus ternir un peu les célébrations populaires de la 2e étoile. Poutine a bien bossé !
Le président russe a aussi su s’effacer pendant tout le tournoi, alors que la Russie était sous le feu nourri des critiques sur le plan international avec l’affaire Skripal, entre autres. Contrairement aux Jeux de Sotchi où son hyper présence avait dérangé l’opinion publique internationale. Il n’a toutefois pas dû trop apprécier les célébrations du jeune supporter tricolore dans sa loge présidentielle. Vous savez, le dénommé Emmanuel Macron. Un «Ultra» président, dans tous les sens du terme. En plus, il a été galant avec la ravissante chef d’État croate. Qu’en pense Brigitte ?
Bon, on s’égare là… Il faut dire aussi chapeau à la Sbornaïa, l’équipe russe, pour son parcours inattendu. Sans grande perf technique mais avec des joueurs qui ont couru comme des lapins. Sniffer de l’ammoniaque avant les matches aide donc à mieux sprinter en Coupe du monde ? Intéressant à savoir…
Certes, les médias français ne vont pas vous épargner à présent. Préparez-vous ! Au moins, en France, tous les Africains d’origine vont peut-être enfin supporter les Bleus au lieu de penser d’abord, par exemple, à l’Algérie, au Mali ou au Cameroun, par fierté pour leurs Français originaires de leur pays. «Éteins pas ta Playstation, les Bleus sont vraiment champions du monde mon frère !» pourrait devenir une phrase culte dans les banlieues françaises désormais, puisque l’équipe actuelle ressemble aux jeunes des cités comme jamais.
Prochaine étape ? Euro 2020 dans plusieurs pays du Vieux continent avec une France qui devrait arriver à maturité, toujours conduite par son guide Didier Deschamps, et que tout le monde voudra logiquement faire chuter de de son piédestal.
Et puis la prochaine Coupe du monde. Qatar 2022. «Attends t’es sérieux là mon gars ?» Le football au beau milieu du désert. Dans un pays sans aucune culture foot. Sans équipe de foot connue. Eh oui, ce sera un grand saut dans l’inconnu.
Sans repères pour personne. Jouer au football en plein novembre, après avoir bousculé les calendriers footballistiques de tous les championnats de la planète. Dans des conditions climatiques qui peuvent changer la donne. Il faudra tout remettre à plat. Ni l’équipe de France armée de sa 2e étoile, ni les autres grandes nations du football ne sont préparées à ça. Sacré défi.
Espérons que le jeu en valait la chandelle sur le plan sportif et de l’engouement populaire. Vu de Maurice, ce n’est pas très loin et on peut être sûr que des moyens financiers colossaux seront dépensés pour que cet immense challenge soit une réussite.
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