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Le malade «imaginaire» ?

12 octobre 2018, 15:35

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La peur de la mort cloue notre malade «imaginaire» sur son fauteuil et lui fait idolâtrer les médecins. Son égoïsme et son aveuglement ne cèdent ni devant la raison, ni devant les sentiments. Il prétend aimer sa femme et ses enfants, mais il n’en est rien : il aime par-dessus tout l’idée d’être malade. A la fois bourreau et victime, prêt à tout sacrifier à sa passion de la maladie, il croit en la médecine qu’il imagine être un rempart contre la mort.

Ne vous détrompez pas. Je ne vais pas vous faire une thèse de littérature sur la dernière comédie écrite par Molière : «Le malade imaginaire». Nous avons choisi, cette semaine, de comparer Manchester United et son manager Jose Mourinho, au personnage de cette œuvre littéraire. Le mauvais début de saison des Red Devils, la méforme de certains de leurs éléments et la tension qui règne entre le coach et certains cadres, sont-ils réels ou imaginaires ? Man Utd est-elle vraiment malade ? Man Utd et Mourinho jouent-ils avec les nerfs des fans ainsi que des médias ?

C’est tout de même le plus mauvais début de saison qu’ait connu Man Utd depuis très, très longtemps. Les Mancuniens sont classés huitièmes après huit journées de Premier League avec treize points dans l’escarcelle, accusant sept points de retard sur les meneurs (quatre victoires, un nul et trois défaites). Battus à plate couture par Tottenham à domicile (0-3), perdre face à West Ham (3-1) et Brighton & Hove Albion (3- 2) et concéder un nul face à Wolverhampton (1-1), voilà de quoi faire jaser. Le dernier match, le week-end dernier, face à Newcastle, est venu alimenter davantage les débats. Deux buts concédés durant les dix premières minutes et courir derrière le score pendant plus d’une heure avant d’égaliser et de prendre le dessus dans les arrêts de jeu, ce n’est pas vraiment Manchester United et surtout face à une modeste formation telle que Newcastle !

C’est une évidence. Man Utd ne va pas bien. La maladie n’est pas imaginaire. Même le Portugais a reconnu qu’il était vital pour son équipe de redresser rapidement la barre. Il a reconnu que la forme actuelle des Devils était inacceptable et que son équipe a le potentiel de faire beaucoup mieux.

Et si le véritable «malade» était Mourinho himself ? J’ai retrouvé pour vous (sur un site internet) un article d’un psy, Cédric Quignon-Fleuret, qui décrypte le personnage du Portugais. Après la lecture de cet article, j’ai redécouvert le personnage. Il est intelligent, il sait comment jouer avec les médias et comment les faire réagir en sa faveur. Il est un homme ambitieux qui a son franc-parler.

Le psy affirme que Mourinho est passé maître en la matière dans la gestion humaine de ses effectifs. «Il est ainsi capable de pianoter sur une large gamme d’émotions et de ressorts psychologiques pour obtenir l’effet escompté. Avant les matches, c’est comme au théâtre, un jeu psychologique. Tour à tour arrogant, séducteur, colérique, et tant d’autres nuances encore, Mourinho est sujet de bien des fantasmes. Difficile du coup de cerner sa personnalité.»

«Il crée une sorte d’emphase avec ses joueurs. Ceux-ci croient en lui et sont prêts à tout pour lui. Les joueurs de Mourinho font (souvent) bloc derrière lui, le “Special One” usant beaucoup de la théorie du complot, jouant la carte de lui et ses joueurs contre le monde entier. Une stratégie classique en coaching», explique Cédric Quignon-Fleuret, mais aussi «un jeu délicat».

Quel que soit le masque qu’il arbore, Mourinho devra vite changer son fusil d’épaule et essayer de se remettre en question. Il se doit aussi de remettre de l’ordre au sein de son équipe, de trouver la bonne formule pour remotiver sa troupe. Les semaines à venir ne seront pas de tout repos avec deux périlleux déplacements à Chelsea (20 octobre) et à Manchester City (11 novembre) et une double confrontation face à la Juventus en phase de groupes de la Ligue des champions (23 octobre et 8 novembre), entrecoupés d’une réception à domicile d’Everton (28 octobre) et d’un déplacement moins important face à Bournemouth (3 novembre). Il n’y a pas de quoi s’endormir sur ses lauriers Monsieur Le Mou, “The Special One” ! C’est maintenant que tout va se jouer…