Publicité

Crise au sommet

26 octobre 2018, 09:45

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Plus ça avance, plus la situation conflictuelle perdure. Rien ne va plus, en effet, entre le Mauritius Turf Club (MTC) et la Gambling Regulatory Authority (GRA). La démonstration en a été faite cette semaine sur les ondes de Top FM par Dev Beekharry, représentant du PMO sur le board de l’instance régulatrice. En des termes à peine voilés, ses commentaires ont laissé transparaître une nette détérioration  dans les relations entre l’organisateur des courses et la GRA. La méfiance avec laquelle cette dernière a toujours opéré, quand il s’agissait de traitements accordés au Club de la rue Eugène Laurent, se serait transformée presque en une révolte puisqu’on parle désormais de «coup de poignard dans le dos !»

Pour la énième fois, le MTC a raté une occasion de se faire entendre. En déclinant l’invi-tation à ladite émission, il s’est volontairement mis en position de faiblesse, d’autant plus qu’à l’exception de Me Yahia Nazroo, membre du Club, aucun dirigeant du MTC n’a jugé nécessaire d’intervenir alors que les critiques pleuvaient sur le produit hippique. Même s’il a tenté une opération de damage control 24 heures plus tard sur Radio One, en déléguant, aux côtés de son General Manager Benoît Halbwachs, ce même Yahia Nazroo au front de l’attaque.

C’est à se demander si cette levée de boucliers soudaine ne serait pas liée à l’officialisation par le MTC de la nomination du Sud-Africain Mike Rishworth au poste de Chief Executive Officer à partir de février 2019. D’autant que le MTC – court-circuitant le ministère du Travail – aurait privilégié l’option de l’Economic Development Board (EDB), créé en 2017 dans le cadre d’une législation spécifique, à savoir l’EDB Act, pour, entre autres, faciliter la mise en valeur des produits locaux à l’étranger. C’est à travers l’EDB que le MTC aurait obtenu les permis nécessaires pour l’arrivée de son premier CEO. 

Une manœuvre que n’apprécierait guère la GRA, laquelle, en chapeautant le monde hippique grâce au pouvoir que lui confère la GRA Act, estime qu’elle aurait dû, elle aussi, être partie prenante dans l’embauche de l’élu du MTC, ex-responsable de l’hippodrome de Port Elizabeth en Afrique du Sud mais aussi ex-CEO de TellyTrack de Phumelela Gaming, actionnaire de l’Automatic Systems Ltd.  

En décidant de passer outre au feu vert, symbolique ou pas, de la GRA sur ce dossier, le MTC entend, lui, montrer à l’instance régulatrice qu’il reste la seule autorité hippique à Maurice reconnue par la Fédération internationle des Autorités hippiques. Ce n’est pas un hasard, du reste, que cette carte est brandie à chaque confrontation publique entre le MTC et la GRA. Et c’est sans doute cela qui fait dire à Dev Beekharry que le MTC se comporte toujours comme un Etat dans l’Etat, d’où les difficultés à trouver des so­lutions aux problèmes que connaît le sport hippique.

Malgré cette crise au sommet, le MTC a accueilli cette semaine Mike Rishworth, lequel a eu l’occasion de s’entretenir non seulement avec la presse, mais aussi avec les responsables des différents départements au MTC aussi bien qu’avec les entraîneurs. Selon ce qu’on apprend, le Sud-Africain aurait déjà été briefed avant sa tournée au MTC, puisqu’il serait au courant de la situation financière précaire du Club. Ce sera, d’ailleurs, un de ses nombreux challenges : faire avancer le MTC dans une nouvelle phase tout en accordant priorité aux finances.

Mais au-delà de son savoir-faire, de son expérience, de sa vision et de son style, il faut également que sa prise de fonction apporte une politique de rupture puisque le MTC version 2018 a fait son temps. Il y a eu du bon, du moins bon et du mauvais aussi dans la manière dont l’organisateur a géré le quotidien du monde hippique. On saura à partir de 2019 si Rishworth est l’homme capable de projeter le MTC dans une ère nouvelle.

Si, bien sûr, la GRA le juge éligible pour l’obtention de son Personal Management License !