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Directive 7: inutilité établie

16 novembre 2018, 10:19

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Flashback. Nous sommes en mai 2017. La 8e journée est prévue pour le samedi 13. L’épreuve principale, une 40+ réservée aux 4-ans, réunit sept chevaux, puis six avec le retrait de Ready To Attack la veille. Mais cette course ne sera pas courue puisque le vendredi soir, la Gambling Regulatory Authority (GRA) ordonne que Prince Of Thieves soit retiré de cette épreuve. Ce cheval avait été testé positif une semaine auparavant et la GRA jugeait que sa participation serait illégale. Elle accuse le MTC d’être allé à l’encontre de son propre règlement.

Malgré un forcing du MTC pour obtenir une dérogation afin que la course soit maintenue, la GRA objecte et brandit sa directive 7. Celle-ci stipule qu’une course ne peut être courue avec moins de six partants, sauf pour une 50+. Or, le Championnat des 4-ans est une 40+. Depuis, cette directive a changé et se lit maintenant comme suit : “No single horse race shall have less than six (6) horses except that a “Protected Race” shall be run, and may not be cancelled by a horse-racing organiser when there is a minimum of three (3) horses from 2 different stables.”

En raison de l’intransigeance de la GRA sur la question, le MTC est contraint d’annoncer l’annulation de la course. Tant pis pour les propriétaires qui ont investi dans l’achat des 4-ans avec l’objectif de remporter un championnat ! Tant pis également pour les caisses du MTC, privées de revenus ou plutôt d’un manque à gagner ! Tant pis aussi pour les opérateurs de paris et les parieurs !

18 mois plus tard. Nous sommes en novembre 2018. La coïncidence veut qu’une situation similaire se produise pour diverses raisons. L’épreuve principale, qui n’est pas “a Protected Race”, réunit au départ sept chevaux. La veille, comme dans le cas de Ready To Attack en mai 2017, Oomph est retiré pour cause d’incapacité physique. Il ne reste que six chevaux au programme de la course. Le minimum pour que cette épreuve respecte la directive 7 de la GRA. Or, un autre retrait survient le jour de la course, celui de Purple Tractor. Avant que l’annonce du retrait ne se fasse, démarre une série de consultations avec la GRA. Car la directive 7 prévoit l’annulation de la course en raison du faible nombre de partants, qui est inférieur au seuil requis.

Cette fois, la GRA se montre moins intransigeante et dès les premiers contacts entre le MTC et l’instance régulatrice, les échanges sont positifs. Tout le monde ne peut qu’être perdant en cas d’annulation, y compris le gouvernement à travers les taxes qu’il perçoit dans une course. Résultat : même avec cinq partants, l’épreuve principale est maintenue en dépit d’une directive l’interdisant !

Paradoxalement, la violation de la directive 7 de la GRA fait que les courses en sont sorties grandies. La preuve est faite qu’une course de cinq chevaux, qu’elle soit “a Protected Race” ou pas, ne fait aucune différence et le déroulement de la course en question en fut une parfaite illustration.

Le maintien de l’épreuve principale de la semaine dernière montre également que le bons sens peut (et doit) prévaloir entre le MTC et la GRA. Il suffit que les deux parties décident d’accorder leurs violons et cessent de se regarder en chiens de faïence. L’intérêt des courses et de l’industrie hippique passe avant les leurs. Ce qui nous amène à dire que la directive 7, telle qu’elle est libellée en ce moment, mérite d’être amendée ou abrogée puisque même la GRA l’a outrepassée !

L’instance régulatrice devra également faire la démonstration en cette fin de saison de son autorité en protégeant les intérêts du public et l’intégrité des courses face à une première manifestation des intentions pas très nettes du betting ring où des parieurs n’ont pu toucher leurs gains cette semaine. 

La GRA devra s’assurer que la situation ne se détériore pas puisqu’une fois la saison bouclée, les difficultés doubleront. Dès ce jeudi, ses officiers devront justifier leurs salaires et veiller à ce que les nouvelles mises ne servent pas à régler les notes de la semaine dernière. Tout bookmaker qui ne serait pas en mesure de respecter ses engagements avec le public parieur ne doit pas être autorisé à prendre de nouveaux paris pour le reste de la saison. C’est à la GRA d’intervenir.