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La vision, le cœur et le sens

27 décembre 2018, 14:10

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La Sentinelle ne pouvait trouver meilleur choix que l’AtelierMo’zar comme récipiendaire du titre de Mauricien(s) de l’année 2018. Pour moi, c›est un beau cadeau et un grand privilège que d’écrire ce billet à cette occasion.

Au début des années 2000, une demande de soutien financier adressée à la Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED) que je présidais me faisait connaître l’Atelier Mo’zar, fondé sous l’impulsion de feu José Thérèse. Mo’zar était à ses débuts, à ses balbutiements. Il est l’un des soutiens dont la FED est la plus heureuse et fière : le solide se construit dans la durée.

Depuis, José Thérèse et moi sommes devenus amis, et nous avons travaillé ensemble lors de certaines activités, dont des anniversaires de la FED. José était profondément humain. Animé par des valeurs de partage et de solidarité, il voulait pour ses «protégés» la reconnaissance qu’ils méritaient. Il respirait la joie de vivre et incarnait la simplicité. José est parmi ces personnes qui m’ontdurablementmarqué.

L’intégration sociale de jeunes défavorisés à travers la musique était un pari à relever. Sa passion pour la musique etsa grande sensibilité sociale l’ont fait porter et développer l’AtelierMo’zar pour en faire ce qu’il est aujourd’hui, même si lui n’est plus là. Cela n’a pas été toujours facile car il a souvent eu à faire à des pense-petits. Mais il n’a jamais baissé les bras et a su user de tout son talent et de son enthousiasme pour gagner à sa cause de nombreuses personnes, dont René Leclézio, également passionné de musique et de l’art.

Mo’zar estl’une des plus belles initiatives de la lutte pour l’intégration sociale de ces vingt dernières années. José est parti trop tôt, mais l’Atelier continue sous la direction de Valérie Lemaire, une battante animée d’une intense fibre sociale, qui a repris le flambeau de fort belle manière. Elle a à cœur ses «Mo’mos»

José avait vu grand et loin pour l’Atelier Mo’zar et il a eu raison. Visionnaire, il était un adepte de la rigueur : pas question de se contenter de l’à-peu-près. De nombreux élèves ont brillé aux examens de la Royal School of Music, et la reconnaissance à l’international va gran- dissant. Rien ne semble arrêter l’Atelier dans son périple à travers le monde : Madagascar, Cuba, États-Unis, New York, Brésil...

On dit que dans chaque enfant sommeille un Mozart. Cette conception, qui est au cœur de la pédagogie qui se fraye un chemin dans le courant dominant, reconnaît l’existence de multiples formes d’intelligence et l’importance de l’intelligence émotionnelle. Selon elle, l’éveil des enfants ne peut se passer de la reconnaissance de l’intelligence artistique.

José et l’Atelier Mo’zar ont été ma source d’inspiration pour la création d’un atelier de photographie dans le cadre des initiatives Projet de Société. Le défi vise à faire de l’école une réussite avec la même passion qui a animé José et ses amis, afin d’ouvrir le champ des possibles dans le domaine artistique et culturel. De là où il est, je sais qu’il sera heureux que Mo’zar ait inspiré la création de cet atelier.

Ce titre de Mauricien(s) de l’année 2018 est, audelà des Momos de l’Atelier Mo’zar, un puissant message aux enfants et aux jeunes de la République mauricienne sur qui repose l’avenir !