Cela fait trois ans qu’on rabâche qu’avec la qualité de joueurs dont il avait à sa disposition, Jose Mourinho devait proposer un meilleur football que son «park the bus system». Huit matches d’intérim d’Ole Gunnar Solskjaer plus tard, qui oserait aujourd’hui prétendre le contraire ?

Victoire, victoire, victoire. Manchester United et ses supporters n’ont que ce mot à la bouche, quelle que soit la compétition concernée. En huit victoires, l’entraîneur norvégien a ramené le «feel good factor» dans son ancienne maison mancunienne. Un véritable «Ole-ctrochoc» chez les joueurs.

C’est là qu’on voit à quel point l’aspect psychologique et mental est déterminant dans le sport de haut niveau. L’ex-Super Sub des “Red Devils” n’a rien inventé en remplaçant le Mou, il a juste remis chacun à son poste de prédilection et rétabli le contrat de confiance avec les joueurs.

Tactiquement, il exploite les forces de son groupe pour devenir mortel en contre. On peut aussi saluer son jeu en losange face à Arsenal et ses choix de joueurs : il a misé sur le fougueux et énergique trio Pogba-Martial-Rashford pour mener à bien sa belle série de sept victoires à la suite, mais il vient de titulariser et relancer les morts-vivants Alexis Sanchez et Romelu Lukaku dans le même match !

L’équipe d’OGS a planté à 22 reprises (soit 2,75 buts par match), a encaissé cinq buts (soit 0,625 par match) et a redécouvert le plaisir de jouer. La preuve, après avoir assommé des adversaires dits «petits» de la “Premier League” (contre qui “The Special One” avait toutefois eu de grosses difficultés en première partie de saison), MU a su élever le jeu face à des adversaires plus huppés de Londres, Tottenham et Arsenal.

Jusqu’où peut aller cette équipe ? Solskjaer aura des «test matches» d’un autre «level» très bientôt : la double confrontation avec le PSG en Ligue des champions (acte 1 le 13 février), entrecoupée de la sulfureuse explication qu’attend toute l’île Maurice face au Leader du championnat Liverpool (le 24 février à Old Trafford).

D’ici là, trois adversaires de petit calibre (du moins sur le papier !) : Burnley (ce soir), Leicester et Fulham. Si dans le jeu l’excitante attaque mancunienne semble à des années lumières de l’ennuyeuse équipe du Mou, il reste des progrès à faire, notamment en défense centrale, pour revenir parmi les “top teams” d’Europe (capable de tutoyer un Manchester City).

Si Ole parvient aussi à corriger cela, il pourrait prolonger son bail avec MU pour devenir le manager permanent la saison prochaine, puisqu’il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait (Mauricio Pochettino serait toujours son principal concurrent pour le poste de manager permanent). C’est qu’il commence à prendre plus que goût à son job de “caretaker” le “Baby Face Killer”.

Trois nouveaux points ce soir le propulserait enfin dans le Big 4 et mettrait la pression sur Ed Woodward, alors que les fans, eux, semblent avoir déjà fait leur choix. Mais quand se terminera cette fichue lune de miel se languissent les fans de Neymar et Salah ?