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Rêvons plus grand

24 juillet 2019, 07:54

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Le président malgache Andry Rajoelina n’a pas hésité à affréter deux avions de supporters pour soutenir son équipe de foot en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 (CAN) en Egypte, il y a quelques jours. Dans la même compétition, l’Algérie a affrété 28 avions, dont des avions militaires, pour obtenir le soutien populaire nécessaire en finale de l’édition, qu’ils ont finalement remportée face au Sénégal (1-0).

La politique et le football sont toujours imbriqués, qu’on le veuille ou non. L’un ne peut exister sans l’autre. Sans réelle volonté du pouvoir en place, sans une vraie politique sportive ambitieuse, il n’y a pas de miracle. Il faut toujours semer pour récolter.

Pendant la CAN, l’Algérie (vainqueur quelque peu inattendue) et Madagascar (brillant pour sa toute première participation), deux des pays qui ont réussi le meilleur parcours, ont bénéficié d’un soutien sans faille de leurs autorités. On peut aussi citer un autre pays de l’océan Indien qui brille sur le Vieux Continent, les Comores, qui ont frôlé une qualification historique pour la CAN.

 Pour Madagascar et les Comores, le très haut niveau africain n’est plus inaccessible. Ils le tutoient. Leur football a progressé à vitesse grand V. Au point où, aujourd’hui, les Barea se permettent d’aligner leur équipe première (avec une majorité d’expatriés évoluant en Europe) à la CAN, d’envoyer leur équipe B à la CHAN (une Coupe d’Afrique des Nations réunissant seulement des joueurs évoluant sur le continent africain) pour balancer une équipe C aux 10e jeux des îles de l’océan Indien. Idem pour les Comores, qui ont gardé les A pour la CHAN et une équipe bis pour nos ‘prestigieux’ JIOI.

Aussi intéressants soient-ils, au nom de la rivalité régionale et de l’esprit de clocher qui règne entre chaque île, les Jeux des îles ne peuvent être une fin en soi. On ne peut bâtir toute la politique sportive d’un pays sur le fait de remporter la médaille d’or en football. Il faut aller au-delà. Comment ? Commençons par suivre l’exemple de nos voisins régionaux, certes, déjà, éliminés des JIOI avant les demi-finales (contrairement à nous) mais qui auront un avenir sportif prometteur après le 28 juillet.

Demi-finaliste des Jeux des îles, la sélection mauricienne a rempli une partie de son contrat et se lance, cet après-midi, sur l’autoroute de la victoire face à Mayotte. Objectif final. Objectif médaille d’or. Rien d’autre. Avant la finale tant espérée par tout un peuple, samedi, contre la Réunion (favori face aux Seychellois) si tout va bien. Et après ? Rêvons plus grand. Notre pays et notre football méritent beaucoup mieux.