Dans le genre organisation en bois, la League Cup anglaise a fait fort cette semaine en Angleterre. En obligeant Liverpool à jouer son quart de finale contre Aston Villa (après une qualif’ obtenue de façon spectaculaire contre Arsenal au tour précédent), la veille de sa demi-finale du Mondial des clubs au Qatar (prévue de longue date, donc connue de tous), elle a forcé Jürgen Klopp à aligner une équipe de bambins (ses U23) pour une parodie de match face à des Villans déterminés à atteindre le dernier carré.

Un remake du match «onze hommes contre onze enfants» pour paraphraser un certain Patrice Evra. Résultat : un match de Playstation pour un gamer niveau débutant pour celui qui tenait la manette côté Reds face à un pro… Bon, les gosses au badge LFC se sont bien défoncés, ont mouillé le maillot et affiché de meilleures stats que l’équipe hôte mais ça doit quand même faire honte aux décideurs de la FA de pousser le bouchon jusque-là par excès de zèle ou intransigeance. Mention très bien quand même au p’ti Harvey Eliott, 16 ans.

League Cup disgrace ou compétition au rabais ? Voilà de quoi donner raison à ceux qui diraient dans notre jargon : Coupe Tole ou dans le passé Mickey Mouse Cup, sans oublier qu’elle s’appelait aussi Milk Cup quand Liverpool la gagnait quatre fois de suite de 1981 à 1984.

Vu les calendriers démentiels et le rythme effréné du football moderne, la plupart des managers demandent un allègement du calendrier. Alors la League Cup a-t-elle encore sa place dans le calendrier actuel ? Disons que c’est un trophée de seconde zone, une coupe «en bois» pour sauver la face des plus gros. Du silverware quoi, dirait l’Anglais, une victoire sans immense gloire pour un élément du richissime Big 6.

Pour les clubs qui ne pouvaient rien gagner d’autre, c’est quand même mieux que rien ok, mais pour les très gros poissons ce n’est pas un vrai objectif. Ole Gunnar Solskjaer la prendrait sans rechigner par exemple, alors que sa valeur serait beaucoup plus importante pour un Dean Smith (Aston Villa) ou un Brendan Rodgers (Leicester City)…

Mais Pep Guardiola, qui la gagne régulièrement avec Man City, ne s’en vanterait pas si d’aventure elle gardait encore son titre mais ne redressait pas nettement la barre en championnat et se plantait en C1… Ah, il semble loin le temps où Liverpool et City s’écharpaient dans des finales épiques de cette même compétition.

Aujourd’hui, la prestigieuse Ligue des champions et la luxuriante Premier League écrasent tout. Même la Supercoupe d’Europe et le Mondial des clubs ne sont que des passe-temps éphémères pour les deux géants d’Angleterre. En somme, la League Cup est une compétition qui sert à donner du temps de jeu aux remplaçants et à faire briller des deuxièmes gardiens qui, en temps normal, ne joueraient pas en équipe première.

En France, la Coupe de la Ligue ne fait plus recette, tout le monde — du public aux diffuseurs TV — s’en moque comme de sa première chaussette. D’ailleurs, l’année prochaine, les dirigeants de la FFF ont décidé de mettre la compétition entre parenthèse, ayant compris qu’elle nuisait à l’intérêt de ses autres compétitions (Ligue 1 et Coupe de France). L’Espagne et l’Italie, quant à elles, ne perdent pas de temps à en disputer.

En attendant, Liverpool a la possibilité de remporter ce samedi une autre compétition qui a perdu de son intérêt sportif depuis qu’elle réunit les pseudos «meilleurs» clubs de chaque continent. Le Mondial des clubs n’a pas du tout l’impact qu’avait son ancienne formule, la Coupe Intercontinentale (ou Toyota Cup). À moins de gommer les inutiles tours préliminaires et de passer directement au choc entre le vainqueur de la Ligue des champions et celui de la Copa Libertadores.

Selon le camp où on se trouve, cette compétition est une ‘Coupe Tole’ ou un trophée prestigieux. Rappelons quand même que Manchester United l’a déjà remporté (en 2008 au Japon) et que Liverpool en a grandement besoin pour ajouter une ligne manquante à son palmarès. Un titre honorifique qui brillera quand même fort tout en haut du sapin du LFC à l’heure des comptes de fin de saison pour l’ogre d’Anfield à l’appétit gargantuesque retrouvé…