Je l’avoue, je n’aurais pas dû. Je n’aurais pas dû faire un «invert», un «move» basique, aussi mal, surtout après deux ans de pole. Jambes pas droites, orteils pas pointés… Non, c’est inexcusable. Mais il faut aussi dire que je ne m’attendais pas à attirer toute cette attention. Et évidemment, loin de moi l’idée de faire «du l’incivisme» (Sic. Inside News, 10.01.20 à 9 heures).

Ce jour-là, j’étais en congé et j’ai pris le tram pour la première fois et comme je l’avais déjà fait dans le métro à Paris, dans les bus ici, dans les rues de la capitale et ailleurs, j’ai fait un «move» basique. Il va de soi qu’à ce moment-là, le métro était à l’arrêt au terminus de Port-Louis, n’allait pas repartir de sitôt et j’ai bien fait attention de voir que mes pieds n’allaient heurter personne.

«Ki ti pou arivé si li ti blesé? Ti pou dir Metro pa bon?» Non. Je n’allais pas me blesser dans une telle position. «Si Metro ti kasé?». Non, il n’y a aucune chance de «damage public property ». Cette barre a été conçue pour tenir le poids corporel des gens et comme le Metro Express a toutes les certifications de sécurité, cette barre doit pouvoir tenir 52 kg sans problème. D’ailleurs, il n’y a aucune loi qui empêche de faire du pole (ou autres acrobaties) dans le métro. Le tout, je réitère, est de faire attention ne pas mettre en danger les autres.

Reste la question du pourquoi ? Je n’ai pas d’autre réponse que «parce que c’est comme ça», et je le dis sans aucune arrogance. Cela s’appelle le Street Pole, et c’est pratiqué à travers le monde par tous les polers. Et non, Street Pole ne se pratique pas que dans les rues, malgré le nom.

Bref, dans tous les pays, les métros et les trams ont donné naissance à une communauté d’artistes dans les transports. Loin de moi la prétention de me considérer comme un artiste, mais j’espère que quand ce phénomène arrivera chez nous – petite pensée pour «Rajesh Khanna », qui a ravi les voyageurs et internautes cette semaine – nous les laisserons vivre en paix.