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Ma vie en quarantaine

25 mars 2020, 08:58

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Ma vie en quarantaine

Nous le savions, le centre de quarantaine évolue au rythme des règlements imposés par le ministère de la Santé. Ce qui est tout à fait normal. Mais nous qui nous attendions à avoir des règles bien définies, nous avons été quelque peu surpris face à la situation…

Exemple concret. Le jour de l’arrivée, j’avais demandé à un membre du personnel si mes proches ont le droit de venir déposer quelques affaires pour moi. Car très peu d’entre nous avions de quoi tenir 14 jours en quarantaine. Réponse affirmative. Bien évidemment, étant en quarantaine, nous n’avons le droit d’être en contact avec personne. Les affaires doivent donc être déposées à l’entrée, récupérées par un membre du personnel qui les remettra au voyageur. Sauf que le lendemain matin, alors que les affaires étaient là, changement de dialogue. Non, on ne peut rien accepter de l’extérieur.

Pourquoi avoir dit oui la veille ? «Ou koné. Éna dimounn inn travay dan lot sant avan. Bé sak sant éna so reg», fait-on comprendre. Comment ? Pourquoi ? On ne le sait pas, mais personne ne comprend pourquoi le même règlement ne s’applique pas à tous les centres, ce qui faciliterait le travail du personnel et ceux qui sont en quarantaine. Il a fallu que le personnel d’ici fasse toutes les démarches possibles pour avoir l’aval des autorités. Sauf que l’heure du couvre-feu approchait dangereusement… Mais tout le monde a pu finalement avoir le nécessaire pour passer les 14 jours de quarantaine. «Si nou pa rod sa permision la, bé zot mem zot pa pou bien, lerla nou travay ogmanté. Samem vomié fer tou pou zot gagn zot ban zafer», avance une des infirmières mobilisées.

Au centre de quarantaine Le Mauricia, pas question de rencontrer les autres voyageurs. Logique. C’est le but de la quarantaine. Mais ailleurs, c’est possible. «Nous, nous pouvons interagir avec les autres à condition que la distance sociale requise soit respectée», m’a expliqué un voyageur arrivé à Maurice quelques jours avant et qui est dans un centre à Belle-Mare. À condition, précise-t-il, que tout le monde porte des masques…

Venons-en aux masques. Ici aussi, à chaque fois que le personnel hospitalier mobilisé vient prendre la température – deux fois par jour – ou donner à manger – trois fois par jour – on est sommés de porter nos masques avant d’ouvrir la porte. Sauf que le masque chirurgical nous a été donné à l’arrivée ici et, depuis, nous n’avons que ça que nous portons tous les jours. Or, l’efficacité d’un tel masque ne dure que quelques heures. Bon, ce n’est pas un drame car le personnel est équipé comme il faut et nous n’avons pas de contact avec les autres donc pas de risques de contamination. Mais exiger de porter des masques que pour la galerie, finalement, n’est-ce pas un peu excessif ?

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