Il n’y a pas à dire. Être en confinement provoque des réflexions, qui amènent des changements dans les habitudes. La quarantaine, c’est à peu près pareil, mais en 100 fois plus… 

Déjà, quelle est la différence entre confinement et quarantaine ? Le confinement se fait à la maison, pour la majorité, entouré de proches. Il y a des cris, les «al fer louvraz», l’ouverture du frigo 10 fois par jour sans raison apparente, l’envie subite de ranger son armoire, le grignotage par ennui… Bref, il y a toujours moyen de s’occuper tant bien que mal, surtout lorsqu’il y a le travail qui attend ou des révisions à faire…

En quarantaine, c’est légèrement différent. Bon, pratiquement tous les voyageurs ici s’accordent à dire que les conditions sont excellentes, on ne s’en plaint aucunement. Mais après un retour chamboulé, une valise à moitié remplie et 11 jours enfermé dans une chambre en solo, on sent quand même que le contact humain – même en respectant le «social distancing» – est quand même important. D’ailleurs, lorsque l’infirmière m’a appelé hier matin pour le test de dépistage, j’ai sauté de joie. Test = voir les autres résidents ! Se dire bonjour et, qui sait,… plus si affinités… Mais au moins ça m’a donné l’occasion de prendre des nouvelles, d’échanger et surtout entendre d’autres voix, hors du téléphone cette fois.

Donc, en quarantaine, on cogite. Et je m’en veux de ne pas être sorti toutes ces fois où j’avais la flemme ! «Ayo noooooon, pa anvi zordi… Fatigé». Des prétextes véridiques. Mais il y en a eu d’autres, moins vrais. «Mo pé travay, la» et d’autres encore plus farfelus tels que : «Mo lasé soulié gos inn perdi, pa pou kav vini, sorry.» Bref, j’ai tout fait. Et je regrette amèrement l’époque où on prenait les sorties pour acquises, quand se serrer la main ne constituait pas une menace de mort et rencontrer des gens était un choix.

La quarantaine m’a finalement donné l’occasion de réfléchir sur tout ce que je prenais pour acquis. Famille, amis, gens que je n’aime pas trop (oui, ils sont importants aussi). Promis, dès que la pandémie ne sera qu’un lointain souvenir, je ne vais plus rejeter les appels, ni refuser de sortir et encore moins, ne pas écouter les autres lorsqu’ils parlent.

Lire aussi: 

Quarantaine Jour 11 : Comprendre le Covid-19

Day 10 : distanciation sociale des... réseaux sociaux

Day 9 : La chasse aux «san konpran»

Jour 8 : Comment s’occuper…

Centre d’isolement : Ces héros du quotidien

Lessive à l’ancienne

Qui dit ménage dit… improvisation !

J-3: Ma vie en quarantaine

J-2 : Ma vie en quarantaine

J-1 : Ma vie en quarantaine