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Transversale: sportifs, ces lions en cage
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Transversale: sportifs, ces lions en cage
Dans quel état psychologique, psychique et physique serons-nous après le déconfinement ? Certains vont-ils devoir dépenser une fortune pour se payer un psy face à la crise économique qui s’avance et qui semble inéluctable ? Pour le citoyen lambda comme pour le sportif confirmé, il est urgent de faire du sport, se vider la tête et décompresser afin de mieux préparer le lendemain. Peut-on rouvrir la pratique du sport outdoor en solo à Maurice en respectant scrupuleusement la distanciation sociale, sans risques ? Le débat est lancé…
Dans le plan de déconfinement du Premier ministre Pravind Jugnauth annoncé vendredi dernier, l’avis des sportifs n’a pas vraiment été pris en compte, ce qui génère une certaine frustration chez eux. Si la priorité de tout Mauricien doit évidemment être de damer le pion au Covid-19, sachant que Maurice a pris de bonnes décisions et affiche un bon bilan dans cette lutte jusqu’ici, il ne faut pas de rassemblement de masse non plus. Mais on aurait pu ouvrir la porte à certains sports individuels outdoors en mettant en place des règles bien établies ?
A Maurice, il est prévu de sortir du déconfinement le 1er juin avec plus d’activités à partir du 15 mai, notamment celle des coiffeurs. Y-a-t-il plus de risques à ne pas vouloir ressembler à Marouane Feillaini ou David Luiz et foncer à votre salon le plus proche ou aller courir, faire du vélo ou nager SEUL, disons 30 minutes ou une heure ?
En France, à partir du 11 mai, il sera possible de faire des sorties jusqu’à 100 km, pour ceux qui aiment courir, marcher et pédaler. Plusieurs députés ont toutefois co-signé une lettre de la députée Liliana Tanguy au Premier ministre Edouard Philippe demandant plus de souplesse, où on peut lire ceci : «Les espaces naturels sont propices à la distanciation physique (…) de nombreuses études médicales démontrent l’effet bénéfique du contact avec la nature sur la santé physique et mentale.»
Cette lettre demande aussi la réouverture des plages pour les activités aquatiques et nautiques non statiques qui peuvent se pratiquer sans proximité physique (footing et marche nordique, nage, surf, kitesurf, kayak de mer, voile…) Rappelant aussi que la France est culturellement un pays de plaisance et des loisirs nautiques tout en plaidant pour «une activité physique responsable et citoyenne» où le bord de mer serait «un espace de passage et non de sédentarité».
Tout cela doit sembler logique à tous ceux qui vivent près de la mer, mais hors de question en effet d’utiliser cela comme prétexte pour venir installer sa serviette sur la plage, comme cela a été interdit en Australie où on peut venir nager 1h30 et repartir en solo, sans possibilité de croiser qui que ce soit. C’est le «swim and go». Mais attention, on parle de pratique individuelle, pas de pique-nique cela va de soi ! Maurice étant une petite île, loin de l’Europe, ce genre de mesures est-il envisage- able ? Une pétition circule en ce moment sur la toile demandant «la relance des sports nautiques à partir du 15 mai» lancée par un compatriote de 12 ans seulement. Soyons sérieux, a-t-on plus de chance d’attraper le Covid en pleine mer, seul sur son vélo ou en allant se faire couper les tifs ?
Est-il possible d’assouplir un peu les mesures pour la pratique du sport pour que les gens puissent courir seuls sur les routes ou dans nos nombreux champs de canne quitte à mettre un masque ? Le motto serait : ‘non aux rassemblements de masse’, mais ‘oui aux sports individuels outdoors’ dans le strict respect de la distanciation. Avec la possibilité de mettre une amende à ceux qui feraient du sport à trois par exemple et une règle simple : ‘vous êtes seul ou à plusieurs’ ? Ici, l’aide des gardes-côtes serait tout à fait souhaitable concernant les plages.
Pendant le confinement, les sportifs sont comme des lions en cage, que ce soit un grand champion cycliste comme Yannick Lincoln ou monsieur Tout-le-monde. «Je n’ai jamais fait autant de sport de ma vie !» me confiait le kitesurfeur Christopher Tyack la semaine dernière, sevré de son élément naturel, la mer, et ‘condamné’ à faire des petits cercles sur son vélo comme un gosse dans sa cour, à Vacoas...
Les spécialistes de la gestion du stress sont unanimes pour nous dire qu’il n’y a rien de pire que d’affronter une situation économique désastreuse, une réduction de revenus ou une perte d’emploi, sans s’y être armé. Difficilement envisageable sans la possibilité de faire du sport…
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