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PHTV, du vent

16 octobre 2020, 15:33

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#BLD. L’abréviation suffit car tout le monde connaît sa signification. Ce slogan, scandé dans les rues de la capitale le 29 août et à Mahébourg le 12 septembre, ne s’applique désormais pas uniquement à Pravind Jugnauth et son gouvernement. Mais aussi à la classe dirigeante sportive. Plus précisément à Philippe Hao Thyn Voon et sa garde rapprochée.

L’homme a, en presque 13 années en tant que président du Comité olympique mauricien (COM), un bilan si maigre, qu’il a dû, en pleurs lors d’une assemblée tenue récemment au siège de l’organisme à Trianon, carrément quémander un autre mandat. Les larmes étaient-elles sincères ou étaient-elles simplement une stratégie pour s’attirer de la sympathie ? On ne débattra pas sur la question ici. Mais, ce qui interpelle, c’est quand il affirme qu’il a encore à donner au sport mauricien. Le truc, Monsieur Hao Thyn Voon, c’est que pour pouvoir donner encore, il faut avoir, au préalable, donné quelque chose. Or, dans votre cas, on peut s’interroger sur ce que vous avez apporté de bon – il faut préciser – au mouvement sportif Mauricien ?

Les membres du mouvement de réflexion ‘pour l’assainissement du sport’, lors de leur rencontre avec la presse, mercredi après-midi, ont dénoncé des pratiques malveillantes couramment utilisées au sein du COM, des manquements et de l’incompétence qui n’ont en rien contribué à l’évolution du mouvement sportif mauricien. Jean-Michel Giraud, l’ancien président de la Fédération mauricienne de tennis (FMT), a même utilisé les mots de ‘méthodes mafieuses’. Il se demande, par exemple, si la non-intégration du tennis dans la liste des disciplines retenues pour les derniers Jeux des îles de l’océan Indien ne serait pas lié au fait qu’il ait osé se présenter contre Philippe Hao Thyn Voon lors d’une élection du COM ? Même si certains n’osent pas le dire, soit par peur soit parce qu’ils ont décidé, pour une raison ou pour une autre, d’abandonner leurs convictions, leurs principes et les valeurs sportives, on sait tous que c’est bien possible qu’il en soit ainsi, qu’il est bien plus que possible même.

Ces ‘méthodes mafieuses’ concernent également la création de clubs fictifs. Jean-Michel Giraud parle d’une centaine. C’est beaucoup. Mais que ne feraient pas certains pour le pouvoir ? Certains clubs touchent à des disciplines dont on n’a jamais vu ni entendu l’organisation d’une quelconque activité. Pour d’autres, les structures et infrastructures nécessaires à leur pratique ne sont même pas disponibles à Maurice. Pourtant, ils ont et la reconnaissance du ministère des Sports et celle du COM. Mais plus important, ces clubs, dont les dirigeants, comme l’a souligné Jean-Michel Giraud, étaient bizarrement des employés de l’ex-PAD CO, aboutissent à des fédérations qui ont droit de vote au COM.

L’ancien président de la FMT a, à ce titre, tout à fait raison de demander que le ministère des Sports exerce plus de contrôle au niveau de la création des clubs. S’il est bien que les fédérations fonctionnent de manière autonome, il faut agir quand cette même autonomie donne lieu à des dérives qui nuisent à la crédibilité du sport mauricien et aux intérêts des athlètes.

Un peu comme Pravind Jugnauth, Philippe Hao Thyn Voon ne veut pas entendre l’appel qui lui demande de se barrer. Un peu comme Pravind Jugauth, il est entouré d’une bande de médiocres, qui continuent à le soutenir uniquement pour les avantages que cela leur apporte. Mais au cas où vous ne le saviez pas ou qu’on ne vous l’ait pas dit, vous n’êtes ni indispensable, ni irremplaçable. Les compétences ne manquent pas sur notre sol, que ce soit dans la sphère de l’administration politique ou sportive. Si ces dernières n’émergent pas, c’est simplement parce que vous ne leur faites pas de la place.

Savoir quand commencer, et quand s’arrêter et se retirer, c’est le propre de l’homme sage… A bon entendeur.