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On sait tout ou presque
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On sait tout ou presque
Oui on sait tout. On sait que les dépenses pour les élections sont largement sous-estimées, qu’il n’est pas possible, si on fait juste fonctionner sa logique, qu’on débourse moins de Rs 125 000 pour une campagne électorale, alors que pour un «simple» mariage il faut compter Rs 300 000 à Rs 500 000. On sait que chaque contrat public est négocié avec des commissions, on sait que les avoirs déclarés ne sont que de la poudre aux yeux. On sait que la police n’a pas la même diligence en fonction des protagonistes (ti dimounn gran palto), on sait que chaque politicien boit et mange ensemble, on sait qu’on nous prend pour des cons… En tant que journal, on n’arrive pas à le prouver, car on n’a pas toutes les preuves irréfutables pour nous défendre en cour. On sait qui couche avec qui et ce qu’il en résulte. On sait pourquoi X est nommé sur un board pour sa proximité comme service rendu.
On sait. Que ce pays a condamné la génération future parce que ceux qui sont au pouvoir (depuis 1968) ont assuré les arrières d’au moins cinq descendances. On sait tout mais on ne peut pas tout écrire… Pas toujours de preuves documentées. Ce pays serait pourri jusqu’à la moelle mais comme tout le monde, ou presque, y trouve un compte quelque part (gagn enn ti travay, attention-j’ai-des-enfants-je-veux-pas-sortir-de-ma-zone-de-confort), on laisse faire. On sait tout ou presque, mais on se tait. Alors, pas la peine de critiquer un gouvernement, pas la peine de marcher. Tous complices ? Dès l’enfance quand les parents trichent sur la preuve d’adresse pour envoyer le petit dans une bonne école. On sait tous ce qui est pourri dans ce pays mais on ne veut pas y être mêlé. Sauf qu’on l’entretient. Mouton tu seras, mouton tu resteras. Continuez à aduler les Jugnauth, Ramgoolam, Duval, Boolell. Même les soi-disant «Avengers» qui font un meeting politique au lieu de rester dans leur rôle d’avocats. Pourri on vous dit. On sait tout ou presque. Mais on porte trop d’oeillères pour voir à quel point tout cela nous fait mal. On sait mais on ne fait rien… On sait juste se taire. Et accepter, comme une fatalité, notre sort de mouton. Finalement, on ne vaut pas plus.
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