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Arsenal, l’éléphant a fini par tomber de l’arbre…

16 mai 2023, 10:02

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Arsenal, l’éléphant a fini par tomber de l’arbre…

Un éléphant ça trompe énormément. On ne vous épargnera pas ce jeu de mot vaseux vu qu’une analogie de la vox populi mettait en scène Arsenal - qui menait le championnat d’Angleterre pendant de longs mois - comparé à un éléphant accroché à la branche d’un arbre, dont le poids rendait la chute inéluctable… Et ce qui devait arriver, est arrivé dimanche dernier ! 

Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, le pachyderme rouge et blanc a, effectivement, fini par se casser la figure. Avec perte et fracas. Dans un bruit de vaisselle brisé assourdissant, portant le sceau de Brighton ! Dans un Emirates Stadium liquéfié. 

Brisé… comme le cœur des fidèles du club londonien, réduit en mille morceaux justement vu l’ampleur de la cruelle déflagration infligée par les hommes de Roberto de Zerbi. Ce fol espoir d’obtenir un sacre de champion a été réduit à néant en 45 minutes (3 buts encaissés de la 51e minute à la 96e). Un 0-3 qui fait tache dans ce même stade qui avait vu cette si belle équipe évoluer sur un nuage à domicile toute la saison. Dur, dur pour les amis Gunners ! 

Et un 3-0 en faveur des Cityzens, champions en titre, juste avant. Un curieux mimétisme dans les résultats qui conclut d’une manière nette et brutale cette incroyable course au titre 2022-2023 où nous avions tous, à un moment ou un autre, fini par croire dans les chances des Gunners. Tant parce qu’ils produisaient du beau football, affichaient une maîtrise épatante et se jouaient de presque tous leurs adversaires en première partie de saison, traversant la période des fêtes et attaquant le mois de janvier avec une avance considérable; que dans le même temps Manchester City avait des ratés chroniques qu’on ne lui connaissait pas les saisons précédentes… On osa alors évoquer l’impensable : et si c’était l’année des Gunners ? Et si Arteta était finalement bien le digne héritier de Pep Guardiola, et avait fait mieux que retenir ses leçons lorsqu’il était son adjoint sur le banc de touche des Cityzens ? 

Ceci étant dit, on avait tous aussi dans un coin de notre tête, l’idée tenace qu’il ne fallait pas s’emballer, car il s’agissait de ce bon vieux Arsenal. «They will bottle it in the end», avançait un certain Gary Neville, légende de Manchester United que les fans d’Arsenal qualifiaient alors de ‘pundit jaloux’… Mais comme dans une fable de La Fontaine, l’avance du lièvre Arsenal sur la tortue City a fini par fondre comme neige au soleil ces derniers mois. Soudain, l’étau se resserre comme jamais. Match après match, Pep l’oiseau de proie fond sur sa victime pour la dépecer sans pitié : c’était le 26 avril dernier (défaite 4-1 à l’Etihad Stadium). La pression irrespirable exercée par l’aigle manucnien a eu raison des nerfs de l’éléphant, novice dans ce type de bataille. Le bulldozer bleu azur a écrasé la mécanique bien huilée des rouge et blanc. Victoire par K.O.

Les trois matches nuls d’affilée contre Liverpool, West Ham et Southampton ont plombé le tank londonien, qui utilisait encore des armes premières générations volontairement délaissées par son ancien supérieur (Jésus, Sterling et Zinchenko). Et puis l’effectif était visiblement trop ‘light’. No Partey, no party. Un Saliba vous manque et toute la défense est dépeuplée… 

Ce qui n’enlève rien au talent des Odegaard, Saka, Ramsdale etc… Mais en face il y a 23 ‘champions in the making’, tous interchangeables… Sans oublier que City s’est dotée d’une arme de destruction massive en Erling Haaland, alors que son profil laissait plusieurs observateurs sceptiques lors de ses premières mises à feu…

19 ans après le sacre d’Arsène Wenger, la quête d’un nouveau titre de champion n’est pas encore pour bientôt malgré le superbe parcours des canonniers (sauf catastrophe, City peut être officiellement sacré champion dès dimanche en battant Chelsea ou si Arsenal perd à nouveau). 

Ceci dit, en mettant de côté l’humour potache et les railleries envers les fans d’Arsenal, ceux qui ont cru en Mikel Arteta ont eu bien raison de le faire. Celui qui disait qu’il fallait ‘trust the process’ et qu’il rendrait ses lettres de noblesse aux Gunners a tenu parole. Arsenal a passé 248 matchs jours en tête de la Premier League ce qu’aucune équipe n’avait réussi avant sans être championne… C’est aussi encourageant que rageant vous en conviendrez !

Malgré sa chute finale, Arsenal a réussi une incroyable saison avec une multitude de performances de haut vol. A deux matchs nuls, il maintenait le suspense jusqu’au bout et poussait City dans ses derniers retranchements jusqu’au bout, comme Liverpool, qui a fini deux fois à la place du ‘très brillant second’, que tout le monde oublie vite avec le temps hélas… 

Les critiques de Roy Keane sont justifiées, la fierté d’Ian Wright aussi. Le parcours d’Arsenal laissera des sentiments mitigés au bout du compte. Si son manque de profondeur de banc lui aura couté le titre, Mikel Arteta a quand même montré qu’il savait où il allait et qu’il pouvait bâtir un projet solide. Ses dirigeants savent désormais ce qui leur reste à faire pour que les Gunners continuent leur progression et restent proches du top niveau européen (avec Declan Rice et Moises Caicedo ?) surtout dans l’optique du retour tant attendu en Ligue des champions.