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L’opération «bay-louké» et son retour de manivelle

20 mai 2023, 09:00

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À en juger par les commentaires sur les médias sociaux et des créations TikTok, l’opération de voyeurisme ou de peeping Tom ou encore de bay-louké menée au Parlement le mardi 16 mai a connu un retour de manivelle dévastateur. 

Si on a dévoilé la gamme de produits, tant dopants que soporifiques, découverts dans les coffres-forts de Navin Ramgoolam, on devait tout de suite après prendre connaissance de bien d’escapades et d’aventures des plus cocasses de membres du gouvernement. C’était comme si le tandem Kavi Doolub-Pravind Kumar Jugnauth venait de faire sauter les barrières qui gardaient hors du regard public la vie privée des hommes politiques. 

C’est ainsi qu’on devait apprendre qu’un parlementaire issu d’un village fréquenterait un salon de massage select dans un quartier huppé des Plaines-Wilhems. Et que fort de son statut de Very Very Important Person (VVIP), il insiste pour n’être «servi» que par Sabrina et personne d’autre. Et l’auteur de ce message dit détenir des preuves vidéo qu’il sortira en temps voulu. «Tu ne perds rien pour attendre, batiara», dit-il encore. 

Difficile de dire si les stratèges du MSM avaient bien calculé les risques découlant de l’opération visant à jeter en pâture des éléments de la vie privée de l’ancien Premier ministre. Ils auraient dû savoir que les dirigeants du parti restaient eux aussi fort vulnérables au niveau des secrets entourant leurs familles. 

À compter de ce mardi 16 mai, les moeurs politiques ont franchi un nouveau palier et on ne sait pas encore ce que l’avenir nous réserve. Avec les ressources maintenant disponibles grâce à l’intelligence artificielle et surtout avec l’application ChatGPT, la plus vertueuse des femmes parlementaires pourrait être facilement transformée en actrice porno. 

Un grave danger à l’horizon. Il n’est pas trop tard pour assainir les moeurs politiques à Maurice. Il faudrait bien définir les frontières entourant la vie privée des hommes politiques. Évidemment, toute activité privée pouvant avoir un impact quelconque sur les fonctions et responsabilités officielles de l’homme politique devrait être portée sur la place publique et dénoncée. Mais ce qui se passe à l’intérieur de sa résidence devrait être respecté. Si le politicien choisit d’aller dîner en famille dans un restaurant, il prend un risque avec les méchants. S’il y part avec sa copine, il intéressera sans doute les bay-louké. 

Une leçon en anglais qu’on retiendra de toute cette opération de dénigrement à l’encontre de Navin Ramgoolam est celleci : «People who live in glass houses should not throw stones.» C’est-à-dire celui, qui vit dans une maison de verre, ne doit jamais lancer de pierres.