Voilà un type qui mange, boit, dort et rêve football H24. Un véritable obsédé du jeu. Réinventer le poste de gardien de but, qui devient un véritable 11e joueur de champ, au lieu d’un simple dernier rempart ? Jouer toute une saison sans véritable attaquant ? Transformer John Stone en milieu de terrain? Il n’est jamais à un coup de génie près, quitte à en faire des tonnes et à se planter royalement, comme pour la finale de Ligue des champions perdu contre Chelsea il y a 2 ans.

En constante évolution, il n’a jamais de plan figé, en bon révolutionnaire du ballon rond qu’il est. Après avoir bluffé le monde avec son Barça stratosphérique 2008- 2012 du trio magique Messi-Xavi-Iniesta, où il remporta un premier triplé de trophées et même six trophées cette année-là, il a aussi démontré que le tiki taka espagnol et faire tourner le ballon sans cesse n’était pas une nécessité caricaturale des entraîneurs espagnols. Quoique ça avait pas mal marché lors de son passage au Bayern Munich…

Trop prévisible donc, son tiki taka a évolué au contact de la Premier League. Et chez les Cityzens, Pep a le temps et les moyens de mettre en place ses idées, de se tromper, de les améliorer pour mieux s’adapter au problème donné. Le technicien catalan a appris à son Manchester City à marquer en contre, frapper sur coup de pieds arrêtés sur frappe lointaine etc. De quoi rendre chèvre les autres cracks d’Angleterre, que sont Jürgen Klopp ou Erik ten Hag. Tant que Guardiola sera à City, il y a fort à parier que les autres clubs devront se contenter des miettes, comme cette saison (une League Cup pour Manchester United!)

«Les clés de mon succès ? Avoir de bons joueurs. Avoir Messi par le passé, Haaland maintenant. Je rigole pas, hein ! C’est la vérité.», disait ainsi Pep Guardiola avant la finale de la C1, conscient des critiques de ses haters qui soutenaient qu’il ne pourrait gagner la Coupe aux grandes oreilles qu’avec Messi…

Aujourd’hui, ce débat est clos. «Attention, Real Madrid, nous sommes à treize Ligues des champions derrière vous mais on vient vous chercher», a-t-il plaisanté après le sacre des Cityzens. «C’est un grand soulagement pour le club d’avoir ce trophée. Mais il y a des équipes qui gagnent et ensuite disparaissent, je ne veux pas que cela nous arrive.»

Non, les haters devront prendre leur mal en patience, on ne dirait pas que Pep va quitter les Cityzens après avoir tout gagné cette saison et égalé Sir Alex Ferguson, seul manager d’un club anglais à avoir accompli cet exploit en 1999 (qui, au passage, a envoyé un message sympa à Guardiola avant la finale). Vu qu’aucun grand club historique n’est dans la même dynamique que Man City, il semble que les Sky Blues peuvent régner encore quelque temps sur le football anglais et européen. Probablement sans Bernardo Silva, mais avec des retouches toujours aussi redoutables, le winner assis sur le banc du club de Sheikh Mansour a encore quelques leçons à donner au football…