Publicité
Commerce illégal
Bois de santal: la racine de la convoitise
Par
Partager cet article
Commerce illégal
Bois de santal: la racine de la convoitise
Le bois de santal est considéré comme l’un des bois les plus précieux et les plus rares au monde en raison de sa fragrance distinctive et de ses propriétés médicinales. Il est largement utilisé en parfumerie et en aromathérapie pour ses propriétés odorantes uniques. Cet arbre originaire d’Asie du Sud-Est est devenu le centre d’une activité criminelle en plein essor. La convoitise et les revenus entourant le bois de santal ont engendré une vague de vols pour ceux qui connaissent sa valeur. Le cas le plus récent concerne la mère de Kusiraj Lutchigadoo, Vijawtee Lutchigadoo, arrêtée par la Criminal Investigation Division (CID) de Grand-Baie le 5 octobre dans une enquête sur un réseau de trafic de bois de santal.
Plante protégée
Le bois de santal est extrait du cœur de l’arbre Santalum album, connu sous le nom de bois de santal blanc. Il est utilisé depuis des millénaires dans diverses cultures pour ses qualités aromatiques, médicinales et spirituelles. Le bois de santal blanc atteint sa maturité au bout d’environ 14 ans. Il est un produit de luxe sur le marché international, ce qui en fait une industrie lucrative. Le bois de santal est commercialisé sous différentes formes, notamment l’huile de bois de santal, la poudre de bois de santal, les bâtons d’encens et les sculptures artisanales. L’huile de bois de santal est particulièrement prisée dans l’industrie des parfums de luxe, tandis que les sculptures et les objets d’artisanat en bois de santal sont très appréciés dans le monde entier.
Marché noir
Cette forte demande a créé un marché noir lucratif où le bois de santal est extrait illégalement des forêts. Les arbres produisant le bois de santal, qui poussent principalement dans les régions côtières, sont des essences protégées à Maurice depuis août 2021. Leur prélèvement, leur commerce et leur exportation sont interdits. Depuis, la police a démantelé plusieurs réseaux impliqués dans cette activité dans diverses régions de l’île. Le bois de santal est protégé par la Forests and Reserves Act de 1983. Les contrevenants risquent une peine d’emprisonnement ne dépassant pas deux ans et une amende ne dépassant pas cinq fois la valeur du bois saisi. Un kilo de bois de santal, selon sa qualité, peut valoir entre Rs 3 500 et Rs 10 000 sur le marché international. Les entreprises qui veulent acheter et vendre du bois de santal blanc doivent posséder tous les permis et autorisations nécessaires du département des Bois et Forêts du ministère de l’Agro-industrie.
Cas rapportés Vol sur la propriété sucrière Alteo
En juin 2021, la propriété sucrière Alteo a signalé à la police de Flacq le vol de 11 arbres de bois de santal blanc sur un terrain lui appartenant à Sept-Croisées, Trou-d’Eau-Douce. Ces arbres ont une valeur marchande de Rs 5 000.
Trafic à travers l’île Ambre
Lors d’une opération conjointe de la National Coast Guard, du Forestry Service et du National Parks and Conservation Service, du bois de santal a été saisi à l’île d’Ambre en août 2022. Un groupe de cinq personnes a été surpris en train d’embarquer du bois de santal et du matériel sur un petit bateau caché dans la mangrove. Quand le bateau des garde-côtes a accosté, les cinq personnes s’étaient déjà enfuies dans la forêt de l’île d’Ambre. Malgré des recherches approfondies, elles n’ont pas été retrouvées. La valeur estimée du bois saisi était d’environ Rs 175 000.
Entrepreneur victime de vol
Avinash Luchoo, entrepreneur d’une trentaine d’années qui s’est lancé dans le business d’exportation de bois de santal blanc l’année dernière, a été victime d’un vol en octobre dernier. Des voleurs ont pénétré sur son chantier et ont volé l’équivalent de Rs 20 millions de bois de santal blanc. Selon la police, deux vigiles chargés de surveiller le chantier étaient en collusion avec un gang d’une vingtaine de personnes. Avinash Luchoo avait acquis ces bois à La-Ferme et à Mont-Choisy cette année et les avait stockés dans un conteneur situé dans un champ.
Exportation vers Dubaï
En février dernier, la police criminelle du Nord a perquisitionné un dépôt de vieille ferraille à L’Espérance-Trébuchet. Du bois de santal a été trouvé dans un conteneur. La cargaison, d’une valeur marchande estimée à Rs 1 million, était destinée à être exportée vers Dubaï, selon le suspect arrêté. Ce dernier a indiqué que le bois avait été prélevé dans les régions de Pereybère, Mont-Choisy et Trou-aux-Biches.
Les Lutchigadoo
Vijawtee Lutchigadoo a été arrêtée par la Criminal Investigation Division (CID) de Grand-Baie le 5 octobre dans le cadre d’une enquête sur un réseau impliqué dans le trafic de bois de santal. Elle est la mère du trio Kusraj, Kelvy et Rajoo Lutchigadoo, qui ont défrayé la chronique en 2019, après leur arrestation par la police et l’ICAC, après la découverte d’un laboratoire produisant de la drogue synthétique à Triolet. Après une nuit en cellule, elle a finalement avoué son forfait, expliquant avoir acheté le bois à deux reprises. Elle a cité le nom de Christopher Pierre Louis comme le vendeur. Lors d’une descente de la CID de Grand-Baie chez Vijawtee Lutchigadoo, une certaine quantité de bois de santal a été saisie.
Publicité
Les plus récents