Publicité

Interview

Bryan Kennoo : «Le nombre de maisons abandonnées m’a surpris»

26 mai 2025, 18:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Bryan Kennoo : «Le nombre de maisons abandonnées m’a surpris»

Bryan Kennoo, maire de Quatre-Bornes.

Il ne s’attendait peut-être pas à devenir maire un jour, mais aujourd’hui, c’est bel et bien à lui que revient cette responsabilité. À seulement 32 ans, Bryan Kennoo est à la tête de la municipalité de Quatre-Bornes. Jeune, accessible, mais animé par une réelle vision pour sa ville, il incarne une nouvelle génération de leaders politiques, à l’écoute des citoyens et proches du terrain. Fils d’un homme engagé en politique, il a longtemps observé ce monde de loin avant de décider, il y a quelques années, de s’y investir pleinement. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, ses priorités, les défis quotidiens de sa fonction, les licenciements de la LGSC…

🔵Qu’est-ce qui vous a poussé à entrer en politique si jeune ?

J’ai toujours suivi la politique de loin, surtout en raison de l’implication de mon père. Mais mon véritable intérêt s’est éveillé ces quatre dernières années, lorsque j’ai constaté les multiples dérives de l’ancien régime. J’ai alors ressenti le besoin de m’impliquer activement pour participer à la reconstruction du pays.

🔵Quel a été votre parcours avant de devenir maire ?

Après mes études secondaires au Dr Régis Chaperon, je suis parti à La Réunion pour suivre une année de PACES (Première année commune aux études de santé), que je n’ai malheureusement pas validée. Ce revers m’a conduit à changer de voie. Je me suis alors orienté vers une formation en alternance de soigneur équin durant deux ans, toujours à La Réunion. En 2018, je suis parti en Australie pour approfondir mes connaissances dans ce domaine. En parallèle, je donne également des cours de rattrapage en mathématiques à titre bénévole.

🔵Quelle a été la réaction de votre entourage à l’annonce de votre candidature ?

Ils ont tous été très surpris. Personne ne s’y attendait réellement.

🔵Comment vivez-vous votre rôle de maire au quotidien ?

Mon emploi du temps est très chargé. Comme vous avez pu le constater, il m’a fallu reprogrammer plusieurs fois notre entretien (rires). C’est intense, mais je m’y consacre pleinement.

🔵Quels défis rencontrez-vous en tant que jeune maire ?

Je suis submergé d’appels. Actuellement j’ai 40 appels manquants. À peine ai-je le temps de répondre à deux que quatre autres arrivent. Cela peut être déstabilisant, mais je fais de mon mieux pour répondre aux attentes des citoyens. Je tiens à saluer le travail des employés municipaux qui m’apportent une aide précieuse. Un grand merci à eux.

🔵Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en arrivant en fonction ?

Le nombre de maisons abandonnées, souvent occupées par des travailleuses du sexe ou des consommateurs de drogue. Nous devons rapidement retrouver les propriétaires afin d’assainir ces lieux, car cela affecte le sentiment de sécurité dans les quartiers concernés.

🔵Quelle est votre priorité pour ce mandat ?

Relancer le sport à tous les niveaux et pour tous les âges. J’aimerais aussi remettre en place le tournoi inter-quartiers qui rassemblait autrefois les habitants dans un esprit convivial.

🔵Le slogan de l’Alliance du changement est «Anou netway nou lavil». Comment entendez-vous le mettre en œuvre ?

En réinstaurant la collecte des déchets encombrants (bulky waste). Beaucoup de citoyens ne savent pas quoi faire de leurs gros déchets, ce qui les pousse à les déposer dans des terrains vagues. Il faut leur offrir une solution claire et pratique.

🔵Quels changements souhaiteriez-vous voir à Quatre-Bornes d’ici la fin de votre mandat ?

Je veux que Quatre-Bornes retrouve son charme d’antan, avec moins de béton et plus d’espaces verts. Il est également essentiel de résoudre les problèmes de drainage lors des fortes pluies.

🔵Vous considérez-vous davantage comme un gestionnaire ou un visionnaire ?

Visionnaire.

🔵Comment réagissez-vous aux critiques ou à l’opposition ?

Je les accueille de manière constructive. Les critiques nous permettent de progresser, que ce soit moi, vous ou n’importe qui d’autre. Elles sont nécessaires à toute évolution.

🔵Comment gérez-vous le récent licenciement de masse par la Local Government Service Commission (LGSC) au sein de la mairie ?

C’est une situation très regrettable. Cette décision n’a été prise ni par moi ni par mes conseillers. D’après ce que j’ai compris, ces licenciements font suite à des recrutements jugés irréguliers. La LGSC prévoit néanmoins d’embaucher 3 000 personnes, et j’encourage vivement les citoyens, y compris ceux qui ont perdu leur emploi, à postuler.

🔵Comment conciliez-vous vie personnelle et responsabilités politiques ?

Pour l’instant, ma vie personnelle est quasiment inexistante. Je consacre 99 % de mon temps à mes fonctions. Je reçois des appels de citoyens tous les jours. J’espère que les choses s’équilibreront avec le temps.

🔵Vous projetez-vous dans ce rôle sur le long terme ?

Non. Mon objectif est d’accomplir ma mission, puis de laisser la place à d’autres personnes compétentes.

🔵Avez-vous d’autres ambitions politiques, au niveau national par exemple ?

Il est encore très tôt, on verra plus tard.

🔵Quel héritage souhaitez-vous laisser à la fin de votre mandat ?

Je veux avoir accompli toutes mes responsabilités et laisser l’image d’un maire exemplaire.

🔵Quel conseil donneriez-vous à un jeune souhaitant s’engager en politique ?

Il doit être sincère dans ses convictions, rester intègre et ne jamais céder aux mauvaises tentations.

Publicité