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Emission politique

Budget 2024-2025: Quels seront les cadeaux en vue des prochaines législatives ?

1 juin 2024, 10:00

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Budget 2024-2025: Quels seront les cadeaux en vue des prochaines législatives ?

Cette semaine, l’émission décryptage avec Nad Sivaramen, journaliste et directeur des publications à la Sentinelle Ltd (LSL), Subash Gobine, analyste politique et vétéran de la presse, et Shelly Carpayen, journaliste, s’est penchée sur le Budget 2024-2025 de Renganaden Padayachy, qui en fera la lecture, le vendredi 7 juin. Les attentes et les enjeux étaient au coeur des discussions.

L’Emission a débuté avec un micro-trottoir de Stewelderson Casimir et a enchaîné avec le point de vue de l’économiste Eric Ng sur les marges de manoeuvre de l’actuel gouvernement. Est-ce que les «cadeaux» seront suffisants pour remporter les prochaines législatives ? Selon Nad Sivaramen, en 2019, il y a eu l’épisode macaroni avec Arvin Boolell, qui a été élu mais dont l’équipe, c’est-à-dire le Parti travailliste (Ptr) – a perdu les élections. Il a aussi rappelé le fameux cadeau «tempo» dans la circonscription de Flacq-Bon Accueil (n°9) et les tickets de cinéma de Xavier Duval. Il y a aussi, dit-il, des cadeaux visibles et ceux invisibles. Des pratiques qui encourageraient la surenchère. Les gens ont tendance à chercher «encore plus». Pour Subash Gobine, cela fait partie du folklore politique, qui établit un «goodwill» pour celui qui offre les cadeaux, par exemple Kavy Ramano ou Alan Ganoo.

Ce faisant, ces politiciens obtiennent l’estime du bénéficiaire mais celui-ci a tendance à espérer que ces politiciens restent au pouvoir afin qu’il puisse continuer à bénéficier de cadeaux. Par conséquent, soutient l’analyste politique Subash Gobine, le gouvernement en place fait croire que le Ptr pourrait «arracher» la pension de vieillesse s’il arrivait que ce parti l’emporte aux prochaines générales.

Commentant les pots-de-vin électoraux dont avait fait mention Suren Dayal dans sa pétition devant le Privy Council, Nad Sivaramen a rappelé que toutes les autres pétitions électorales ont été rejetées à tour de rôle, le conseil privé préférant ne pas s’immiscer dans les affaires internes d’un pays. Subash Gobine a, lui, soutenu que l’on n’a que 21 jours pour préparer une pétition et que dans le passé, elle prenait moins de temps pour être entendue en cour, comme ce fut le cas en 1959 pour sir Gaëtan Duval. Désormais, il y a, soutient-il, une nouvelle mode qui fait que les pétitions traînent jusqu’aux prochaines élections générales.

Poursuivant la discussion, l’analyste politique avance que dans le système actuel, «the sky is the limit» et que par rapport aux pots-de-vin électoraux, il n’y a plus de contraintes ni d’appréhensions du gouvernement. Pour lui, après les 20 mesures présentées par Navin Ramgoolam, le 1ᵉʳ-Mai, lors de son meeting à Port-Louis, Renganaden Padayachy devrait absolument, lors de sa présentation de l’exercice budgétaire, faire de la surenchère.

Le Budget 2024-2025 pourrait-il être un outil de marketing politique ? Selon le directeur des publications de LSL, il se pourrait que ce qui devrait être un exercice purement comptable entre les dépenses et les recettes se transforme en manifeste électoral. Dans certaines démocraties, dit-il, lors de l’année électorale, il n’y a pas de présentation de Budget. Pour Nad Sivaramen, en cette fin de législature, Renganaden Padayachy devrait équilibrer le budget entre «pauvres et riches» et faire notamment en sorte que les jeunes restent au pays. Il a conclu en disant que «nous devrons quitter cet Etat-providence et devenir un Etat compétitif car nous avons perdu notre productivité» et qu’il faudrait travailler, entre autres, sur des stratégies à long terme, soit sur 25 ou 50 ans.